Formellement inculpé jeudi 19 mai, Dominique Strauss-Kahn est à présent assigné à résidence dans un appartement de Manhattan. De son domicile, il a envoyé, dimanche 22 mai, un courriel d'adieu à ses anciens collaborateurs du Fonds monétaire international (FMI), dont il a démissionné jeudi.
S'il avait déjà annoncé par voie écrite sa démission aux membres du Fonds, c'est la première fois que "DSK" s'exprime de manière si personnelle depuis son arrestation, samedi 14 mai. Le courriel a été publié en intégralité par CNN. Une démarche apparemment importante pour l'ancien directeur du FMI, qui explique qu'il tenait "beaucoup à entrer en contact [avec ses anciens collaborateurs], directement et personnellement pour exprimer [sa] profonde tristesse et [sa] frustration d'avoir à quitter [son] poste dans ces circonstances".
"JE CHÉRIRAI CES MOMENTS AVEC VOUS"
Réfutant une nouvelle fois les accusations portées contre lui, Dominique Strauss-Kahn écrit : "Je suis confiant dans le fait que la vérité éclatera au grand jour et que je serai disculpé".
Il reconnaît, dans ce courrier, que "ces derniers jours ont été extrêmement douloureux pour [sa] famille et [lui-même]". "J'imagine que ça l'a été aussi pour chacun d'entre vous au FMI. Je suis vraiment désolé si ça a été le cas", poursuit-il. Le texte, relativement long, revient également sur ses premiers souvenirs au FMI "dans l'atrium" et ses premières impressions face "à cette équipe, qu'[il] apprécie et admire profondément".
Avec une certaine émotion, M. Strauss-Kahn évoque également sa décision de démissionner, affirmant : " Je ne peux pas accepter que le Fonds – et vous, mes chers collègues – deviez partager de quelque manière que ce soit mon cauchemar personnel. Donc, j'ai dû partir." Amer, Dominique Strauss-Kahn égratigne aussi ceux qui se limitent à ce scandale pour dresser le bilan de son mandat à la tête du FMI : "Les grands événements sont faciles à rappeler et à prendre pour référence, mais le travail quotidien de l'institution est beaucoup, beaucoup plus large." Dans un dernier paragraphe, Dominique Strauss-Kahn confesse même qu'il "chérir[a] les moments passés [avec cette équipe]", avant de finir son courriel par un "au revoir" – en français dans le texte – lourd de sens.
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