L'UMP a mené une offensive tous azimuts contre la primaire socialiste, dimanche 19 juin. En une journée, ce ne sont pas moins de trois ministres et le secrétaire national du parti, Jean-François Copé, qui ont exprimé leur préoccupation quant à l'usage que pourrait faire le parti socialiste des listes électorales.
Jean-François Copé a ouvert le bal au matin dans un entretien au Journal du dimanche. "Avec ces primaires, le PS est en train de créer un gigantesque fichage politique", s'est insurgé M. Copé. "Dans les villes socialistes, vous imaginez les conséquences pour les agents municipaux ou les présidents d'association qui ont des subventions, s'ils ne participent pas à cette parodie d'élection ?", interroge-t-il.
Dans un entretien à la radio RCJ, la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, lui a emboîté le pas assurant que "chacun a bien le droit d'organiser sa vie partisane interne comme il le souhaite", mais que "le problème, ce sont les fichiers. On nous dit que les listes seront détruites après, ça on n'en est jamais bien sûr. De toute façon, même si la liste est détruite après, sur le coup la liste a existé, donc on sait qui, dans sa collectivité, se déclare comme étant de gauche ou étant de droite".
"Je pense que le Parti socialiste doit faire sa primaire en donnant toutes les garanties sur la préservation de l'anonymat des personnes qui vont voter", a abondé sur BFM-TV la ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse. Quant au ministre de l'intérieur, Claude Guéant, il a invité le Parti socialiste à donner "des garanties" sur la destruction des listes électorales émargées. Pour éviter "tout malentendu, toute suspicion", M. Guéant a demandé lors de l'émission "Dimanche soir politique" de iTele/FranceInter/Le Monde que le PS "dise très clairement comment il va détruire ces listes, très vite, tout de suite..." car "je pense que un mois, c'est trop".
"PAS DE FICHAGE" POUR MONTEBOURG
"Le fichier n'est pas à la disposition des maires", a rétotqué le député PS Arnaud Montebourg, lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro. "Nous avons consulté la Cnil (Commission nationale Informatique et Libertés), il n'y aura pas de fichage, sauf des personnes -c'est pas un fichage- qui voudront donner leurs mails ou leurs adresses. Si elles veulent recevoir des informations du candidat désigné, (elles) pourront le faire, mais sur une base volontaire", a-t-il dit.
Selon M. Montebourg, "tous les émargements seront sous la responsabilité des présidents des bureaux de vote, désignés par le comité national de l'organisation des primaires, et seront, ce sont les recommandations de la Cnil, détruits immédiatement". Le candidat aux primaires PS, président du Conseil général de Saône-et-Loire, a affirmé qu'avant d'accorder des subventions, les élus "évaluent le travail des associations" et "ne distribuent pas l'argent à la tête du client, c'est interdit par la loi".
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu