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En Libye, les hélicoptères ne finiront pas le travail

Les hélicoptères français engagés en Libye depuis le 3 juin ont frappé trois nuits de suite, dans la région de Brega. Un "complément" nécessaire aux frappes des avions, dont les équipages sont usés. Mais certainement pas suffiisant.

Par Nathalie Guibert

Publié le 09 juin 2011 à 14h45, modifié le 09 juin 2011 à 14h45

Temps de Lecture 2 min.

Parmi les activités de l’Agence européenne de défense, on note : le renseignement et la reconnaissance, l’entraînement - notamment des pilotes d’hélicoptères et d’avions de transport ou de combat -, la surveillance maritime...

Les hélicoptères français engagés en Libye depuis le 3 juin ont frappé à trois reprises, trois nuits de suite, dans la région de Brega. Une vingtaine d'objectifs auraient été atteints. Les Tigre et les Gazelle, qui ont décollé du navire Tonnerre, ont mené des "raids conjoints" avec leurs homologues britanniques Apache, partis du HMS Ocean, a indiqué l'état-major, jeudi 9 juin à Paris.

Le bilan a pu sembler faible aux yeux des forces d'opposition libyennes. Notamment à Misrata, où les forces loyalistes du colonel Kadhafi ont relancé des attaques jeudi. Les rebelles attendaient avec impatience ces nouveaux moyens de la coalition internationale, qui, en frappant au plus près, peuvent accroître notablement la pression sur le régime.

Mais la crainte de perdre un de ses appareils conduit l'Otan à éviter de les employer là où les forces de Kadhafi sont encore trop menaçantes avec leurs armes légères, lance roquettes ou autres. C'est le cas à Tripoli, où les bombardements aériens à distance se sont intensifiés ces derniers jours. A Brega, les combattants pro-régime étaient plutôt en position défensive et n'étaient pas excessivement puissants, analyse le commandement français.

L'action des hélicoptères, qui permettent "de voir bien mieux ce qui est caché", à savoir les forces kadhafistes mêlées aux populations des villes libyennes, doit être considérée comme un "complément " aux frappes des avions de chasse, a souligné l'amiral Philippe Coindreau, commandant du groupe aéronaval français. Un expert, David Cenciotti, a jugé curieux qu'on ait engagé des hélicoptères Apache pour détruire une installation radar, cible simple et peu protégée, qu'un raid aérien de l'Otan n'avait pas réussi à neutraliser : "Est-ce seulement pour démontrer qu'on utilise des hélicoptères ?" "Complémentaires", ces derniers permettent aussi de partager le fardeau.

Tandis que chacun s'accorde sur les limites d'une guerre menée uniquement dans les airs, l'usure des équipages engagés sans interruption dans la campagne aérienne depuis le 19 mars est un sujet de plus en plus ouvertement abordé dans les états-majors. A titre d'exemple, le porte-avion Charles de Gaulle, déployé depuis 80 jours dans le golfe de Syrte, devrait en principe faire escale début juillet pour régénérer hommes et matériels, sous peine d'obérer ses capacités pour les campagnes à venir.

Les appels des principaux contributeurs de l'opération Unified protector de l'Otan, Etats-Unis, France et Royaume-Uni en tête, pour que d'autres alliés mettent au pot, n'ont pas rencontré de succès, mercredi, lors de la réunion des ministres de la défense à Bruxelles.

Les analyses optimistes se multiplient parmi les militaires et les diplomates sur l'état du régime libyen, qui serait à présent proche de la rupture. "Kadhafi n'est plus en mesure de prendre des initiatives", indique un haut gradé français à Bruxelles. Mais les mêmes prennent toujours la précaution de dire que l'affaire pourrait encore durer plusieurs mois. "Notre adversaire est excessivement professionnel, réactif et agressif ", a expliqué l'amiral Coindreau. "Ce sont des militaires expérimentés et entraînés qui n'hésitent pas à être violents et ne se soucient pas des populations autour. Ils n'hésitent pas à recourir à des actions asymétriques, avec l'utilisation de forces spéciales ou d'action de minage. Et ils sont particulièrement adroits dans l'usage de la communication et de la désinformation ". Chaque jour qui passe est un jour gagné pour les rebelles, estiment ainsi les gradés, en comptant sur la diplomatie pour porter le coup décisif.

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