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Retrait d'Afghanistan : l'armée américaine aurait préféré avoir "plus de temps"

Le président américain Barack Obama a annoncé le retrait de 10 000 soldats d'ici la fin de l'année et de 23 000 autres d'ici l'été 2012. La France va aussi engager "un retrait progressif" de ses renforts.

Le Monde avec AFP

Publié le 23 juin 2011 à 06h28, modifié le 07 juillet 2011 à 06h53

Temps de Lecture 4 min.

Barack Obama a annoncé, mercredi 22 juin, le retrait d'ici à l'été 2012 du tiers des forces américaines stationnées en Afghanistan, soit 33 000 hommes.

Dix ans ou presque après le début de la guerre en Afghanistan,les Etats-Unis planifient le retrait de leurs troupes. Un désengagement progressif que la France a également dévoilé jeudi 23 juin, dans la foulée des Etats-Unis.Barack Obama a en effet annoncé, mercredi, "le début" de la fin de la guerre en Afghanistan d'où vont être retirés 33 000 de leurs soldats d'ici à l'été 2012. Le président américain a justifié cette décision par les revers infligés à Al-Qaida près de deux mois après l'élimination, au Pakistan, d'Oussama Ben Laden, qui s'était servi de l'Afghanistan pour préparer les attentats du 11-Septembre.

"C'est le début — mais pas la fin — de nos efforts pour terminer cette guerre. Nous allons avoir la lourde tâche de ne pas perdre les gains que nous avons engrangés, pendant que nous retirons nos forces et que nous passons le relais de la sécurité au gouvernement afghan", a affrimé Barack Obama, au cours d'un discours à la Maison Blanche.

Dans une allocution de 13 minutes à la nation, M. Obama a dévoilé le retrait de 10 000 soldats d'ici à la fin de l'année et de 23 000 supplémentaires d'ici à l'été 2012. Les effectifs qui auront quitté le pays à cette date, soit 33 000, correspondent à ceux que M. Obama avait envoyés dans le pays en décembre 2009. Le président a opté pour un début de retrait plus rapide que celui préconisé par ses commandants militaires, mais qui laissera encore plus de 65 000 soldats américains en Afghanistan à l'approche de l'élection présidentielle de novembre 2012, à laquelle il est candidat.

OBAMA A SUIVI L'OPINION

Un sondage publié mardi affirmait que 56 % des Américains étaient en faveur d'un retrait d'Afghanistan "aussitôt que possible". En outre, en période de fort déficit budgétaire, de plus en plus de voix s'élèvent au Congrès pour demander la fin des opérations dans le pays, dont le coût est évalué à environ 10 milliards de dollars (7 milliards d'euros) par mois.

Prenant acte de ces opinions, M. Obama a indiqué qu'"il est temps de nous concentrer sur les investissements dans notre propre pays". Cet argumentaire a séduit la plupart des démocrates du Congrès, le chef de la majorité au Sénat, Harry Reid, saluant "un grand pas dans la bonne direction", même si certains élus auraient souhaité un retrait encore plus rapide.

Mais le sénateur républicain John McCain a mis en garde contre le "risque superflu" que ce retrait fait peser sur "les progrès durement gagnés" sur le terrain."Nous voulons tous faire revenir nos soldats aussi vite que possible mais il faut faire en sorte que les progrès que nous avons réalisés ne soient pas menacés", a renchéri le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner.

L'ARMÉE CIRCONSPECTE

Le secrétaire à la défense américain, Robert Gates, s'est montré plutôt confiant jeudi, assurant qu'un succès était possible en Afghanistan, même si le général Petraeus, qui dirige les opérations militaires sur place, aurait préféré selon lui "plus de temps".

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L'amiral Mike Mullen, chef d'état-major interarmes de l'armée américaine, juge également que le retrait plus rapide que prévu des forces américaines comporte davantage de risques qu'il n'était au départ prêt à accepter. "Avoir davantage de troupes et plus longtemps serait sans aucun doute la voie la plus sûre. Mais ceci ne constitue pas nécessairement la meilleure voie", a-t-il cependant souligné devant la commission de la défense de la Chambre des représentants.

De son côté, la sous-secrétaire à la défense, Michele Flourny, a assuré que la décision du président ne relevait pas du "sauve-qui-peut". "Cette annonce ne marque en aucun cas un changement dans la politique ou la stratégie de l'Amérique en Afghanistan", a-t-elle dit. Elle a noté qu'après le retrait de 30 000 hommes, il en resterait encore 68 000 en Afghanistan. "C'est deux fois plus que le nombre [de soldats présents en Afghanistan] lorsqu'[Obama] a pris ses fonctions. Manifestement, ceci ne constitue pas 'une ruée vers la sortie' qui va mettre en péril nos victoires en matière de sécurité", a-t-elle estimé devant la même commission.

UNE DÉCISION SALUÉE PAR KABOUL

Cette annonce a été saluée comme une "bonne mesure" par le chef d'Etat afghan Hamid Karzaï, qui affirme "soutenir" cette décision. Les talibans en revanche ont immédiatement qualifié de "symbolique" et "insuffisant" le retrait des troupes américaines. Les rebelles islamistes, dont l'insurrection a gagné du terrain et en intensité ces dernières années, ont toujours fait publiquement du retrait total de toutes les "forces étrangères d'occupation" un préalable impératif à toutes négociations de paix.

Aucune mention n'est faite cependant dans leur communiqué des contacts "préliminaires" avec les Américains annoncés récemment par Kaboul puis Washington. Dans le même temps, le ministre des affaires étrangères britannique a indiqué que le Royaume-Uni était "impliqué" dans ces discussions préliminaires avec les talibans afghans alors que le premier ministre David Cameron a salué la décision de M. Obama, rappelle le Guardian.

Le Monde avec AFP

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