La mise en route du réacteur expérimental international ITER, en France, devrait être retardée d'un an du fait des conséquences du séisme au Japon, a-t-on appris mercredi 31 août auprès d'ITER Organization. Le Centre de recherche japonais sur la fusion, situé à Naka, à 100 kilomètres au nord-est de Tokyo, a en effet subi d'importants dommages.
L'installation d'essai et de développement des aimants supraconducteurs a été particulièrement endommagée. Ces aimants constituent une pièce vitale d'ITER, puisqu'ils permettent de maintenir en suspension le plasma, c'est-à-dire l'état de la matière dans laquelle peuvent se produire les réactions de fusion thermonucléaire.
Le directeur général d'ITER, Osamu Motojima, a proposé d'envisager de confier la fabrication des composants concernés à d'autres membres. Un point sur cette hypothèse sera fait à l'automne, sachant que le niveau de compétence requis est très élevé, et que ce transfert entraînerait sans doute un surcoût budgétaire.
NOUVEAU CALENDRIER
Depuis le séisme, ITER, projet de réacteur à fusion nucléaire réunissant, outre le Japon, l'UE, la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, la Russie et les Etats-Unis, s'efforce de réorganiser les étapes de mise en place, afin de minimiser les retards.
Le chantier a débuté en août 2010 à Saint-Paul-Lez-Durance, dans le sud-est de la France, près du centre de recherches nucléaires de Cadarache. Mais il n'y aura pas obtention d'un premier plasma avant fin 2020, au lieu de 2019. Le nouveau calendrier doit être formalisé lors du conseil d'ITER Organization prévu les 17 et 18 novembre à Saint-Paul-Lez-Durance.
Projet étalé sur 35 ans, ITER, qui vise à faire de la fusion thermonucléaire une source d'énergie illimitée en produisant des températures de l'ordre de 100 millions de degrés, se veut une solution de rechange à la fission de noyaux d'atomes lourds des centrales actuelles, source de déchets.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu