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La Grèce annonce de nouvelles mesures d'austérité

Le ministre des finances grec a annoncé de nouvelles taxes alors que l'Allemagne évoque une "faillite ordonnée" du pays.

Le Monde avec AFP

Publié le 11 septembre 2011 à 16h25, modifié le 11 septembre 2011 à 18h59

Temps de Lecture 3 min.

Evangelos Venizélos au Parlement grec, à Athènes, le jeudi 16 juin.

Le ministre grec des finances Evangélos Vénizélos a annoncé dimanche 11 septembre des mesures supplémentaires d'économies à l'échelle du pays, afin que la Grèce puisse tenir ses engagements de réduction du déficit budgétaire.

Il y a "pour 2011 un manque à gagner d'environ 2 milliards d'euros, qui doit être comblé", et "la seule mesure efficace est une taxe spéciale sur la propriété immobilière", a annoncé le ministre en direct à la télévision, souhaitant rassurer quant aux capacités de la Grèce à combler le dérapage de ses comptes publics.

Selon Evangélos Vénizélos, cette taxe spéciale est une mesure "juste", opérant la distinction "entre riches et démunis", et qui vise "à remplacer les rentrées non perçues" du fait de la récession et de l'évasion fiscale. La taxe doit entrer en vigueur "immédiatement" via les factures d'électricité.

UNE SEMAINE CRUCIALE POUR LES FINANCES DU PAYS

Le ministre a également annoncé la suppression d"un salaire mensuel entier "pour tous les élus grecs, du chef de l'Etat aux maires" et annoncé un rendez-vous avec les représentants des armateurs pour étudier "comment ils peuvent contribuer de manière immédiate et efficace" au redressement du pays.

Ces nouvelle mesures s'ajoutent à l'annonce de l'accélération de celles déjà votées mais non encore appliquées. Il s'agit, selon le ministre des finances, d'un "nouvel effort national" indispensable face une "atmosphère" néfaste pour la Grèce à l'étranger, où les rumeurs ont repris sur les risques d'une cessation de paiement, voire sur l'hypothèse d'une sortie du pays de l'euro.

L'annonce de ces directives intervient également peu de temps avant plusieurs rendez-vous cruciaux pour les finances du pays. Une mission des bailleurs de fonds internationaux du pays (Europe et FMI) doit en principe revenir en Grèce dans la semaine pour autoriser ou non le versement de la prochaine tranche de prêts dont Athènes a impérativement besoin pour éviter la banqueroute. Cette tranche correspond au premier plan de sauvetage de 2010.

En parallèle, les ministres des finances de la zone euro, puis de l'Union européenne se réuniront les 16 et 17 septembre en Pologne pour tenter de boucler un deuxième plan d'aide à la Grèce de près de 160 milliards d'euros, promis au pays le 21 juillet.

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L'ALLEMAGNE ÉVOQUE UNE "FAILLITE ORDONNÉE DE LA GRÈCE"

Avant ces rendez-vous, le ministre Vénizélos a voulu se montrer rassurant, en soulignant que le pays continuait à travailler comme prévu avec les responsables de ses créanciers, la "Troïka" (Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).

Le ministre a notamment assuré que le départ précipité des experts de la Troïka, qui étaient venus à Athènes participer au contrôle des comptes grecs "était planifié", alors qu'une partie des analystes, pessimistes sur l'avenir de la Grèce, l'avaient expliqué comme l'illustration du fossé grandissant entre le pays et ses créanciers.

Il a enfin affirmé que les rumeurs relayées par le journal allemande Der Spiegel sur le fait que l'Allemagne se préparait à une faillite de la Grèce ont "été démenties par l'Allemagne" et souligné que le vaste plan d'échange d'obligations grecques avec les banques privées marchait "très bien".

Dans une tribune publiée dimanche dans Die Welt, le ministre de l'économie allemand Philipp Rösler a cependant remis en cause ces propos, confirmant même qu'une mise en faillite de la Grèce était bien dans les esprits des autorités allemandes. Selon lui, "pour stabiliser l'euro, il ne peut plus y avoir de tabous. Cela doit inclure, si nécessaire, une faillite bien ordonnée de la Grèce si les instruments nécessaires (à cette fin) sont disponibles".

LA GRÈCE "EN GUERRE"

Faisant écho aux déclarations de son ministre des finances, le premier ministre grec Georges Papandréou a contre-attaqué lors d'une longue conférence de presse, indiquant que son pays était "comme en état de guerre" pour obtenir, "malgré la mauvaise volonté" de certains Européens, le bouclage du nouveau plan de sauvetage promis à la Grèce le 21 juillet.

"Nous devons défendre le pays, c'est comme si nous étions en guerre, c'est une situation similaire", a-t-il déclaré, entouré des ténors de son gouvernement. "Il n'est pas agréable de prendre des mesures correctrices (...) mais actuellement, rien ne nous est pardonné, même pas un écart d'un euro" par les partenaires et créanciers du pays, Union européenne et Fonds monétaire international, a-t-il relevé, afin de justifier les mesures annoncées dimanche.

"Notre priorité immédiate est le respect intégral des objectifs budgétaires pour 2011", a insisté pour sa part le ministre des finances Venizélos, qui avait récemment revu à la hausse ses prévisions de déficit public pour 2011 en raison d'un récession plus grave que prévue. Dimanche 11 septembre, le ministre des finances a évoqué un déficit à 17,1 milliards d'euros pour 2011, "en incluant le service de la dette", et pour 2012 un déficit "à 14,9 milliards" d'euros.

Le Monde avec AFP

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