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La mobilisation contre le CPE atteint une ampleur inégalée

Selon le ministère de l'intérieur, plus d'un million de personnes ont défilé mardi en France contre le CPE, tandis que la CGT et FO avancent le chiffre de 3 millions de manifestants. "Il est impensable que le premier ministre reste arc-bouté sur sa position", estime le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 27 mars 2006 à 21h34, modifié le 28 mars 2006 à 21h36

Temps de Lecture 3 min.

La mobilisation contre le contrat première embauche (CPE) faisait l'effet d'un raz-de-marée, mardi 28 mars. Environ 1 055 000 manifestants ont défilé dans toute la France, selon la police, plus de trois millions selon FO et la CGT. Quelques soient les chiffres, ils sont plus de deux fois supérieurs à ceux du samedi 18 mars. 

"Nous sommes plus de 3 millions aujourd'hui dans les rues, c'est historique, il est impensable que le premier ministre reste arc-bouté sur sa position", avait affirmé, un peu plus tôt, le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, pour qui "il n'y a qu'une seule issue, c'est le retrait de cette réforme".

Le leader de la CGT s'exprimait en marge de la manifestation parisienne contre le CPE, partie à 14 h 30 de la place d'Italie pour rejoindre la place de la République. Les dirigeants syndicaux - Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), Bruno Julliard (UNEF), Jacques Voisin (CFTC), Gérard Aschieri (FSU), Alain Olive (UNSA), Annick Coupé (Solidaires) - avaient pris la tête de cortège, derrière une banderole réclamant le "retrait du contrat première embauche".

Dès le départ du cortège, une centaine de casseurs ont tenté de pénétrer dans un supermarché du boulevard de l'Hôpital et brisé les vitres d'un café adjacent. D'autres heurts étaient à déplorer, vers 16 heures, à l'arrivée du cortège, place de la République. La police a estimé le nombre de manifestants dans la capitale à 92 000, la CGT à 700 000.
DES MANIFESTATIONS QUI RAPPELLENT CELLES DE MAI 2002 ET NOVEMBRE 1995

Au total, 250 manifestations ont eu lieu dans toute la France. 25 000 à 60 000 personnes ont défilé à Lille, soit plus du double que le 18 mars. Nancy a connu une mobilisation inégalée depuis les marches anti-Le Pen après le premier tour de la présidentielle de 2002, avec 23 000 à 50 000 manifestants. A Metz, 10 000 à 20 000 personnes ont participé à la plus importante manifestation depuis novembre 1995. Entre 8 500 et 15 000 personnes ont défilé à Strasbourg, une mobilisation en forte hausse par rapport à la manifestation du 18 mars, qui avait rassemblé entre 4 500 et 10 000 personnes. A Bordeaux, ils étaient 31 000 à 100 000 manifestants, et 18 000 à 50 000 à Toulouse, selon des estimations provisoires. 

La mobilisation a commencé dès mardi matin. Les manifestations à Marseille (200 000 à 250 000 personnes, selon les organisateurs, contre 130 000 le 18 mars), Nantes (entre 42 000 et 60 000 personnes), Rouen (entre 18 000 et 40 000 personnes), au Mans (18 000 à 30 000 personnes) mais aussi Boulogne-sur-Mer (entre 5 000 et 7 500 personnes), Calais (1 650 à 6 000) ou encore Millau (300 à 500) ont ouvert le ban.

D'importants défilés ont également eu lieu en Bretagne : 30 000 à 50 000 personnes à Rennes, d'où est partie la contestation étudiante contre le CPE il y a plus de deux mois, 16 000 à 30 000 à Brest, ville qui a connu selon les responsables syndicaux sa manifestation "la plus importante des dix dernières années". Ont été dénombrés 12 000 à 30 000 manifestants à Saint-Brieuc, 10 000 à 25 000 à Lorient, entre 5 000 et 12 000 à Vannes.

L'ÉDUCATION NATIONALE TRÈS AFFECTÉE PAR LA GRÈVE

Des milliers d'arrêts de travail ont été déposés pour la première fois dans le privé comme dans le public, davantage qu'au plus fort du conflit des retraites en 2003, selon les syndicats. Des grèves ont commencé à perturber les chemins de fer, les transports aériens et les bus de plus de 70 villes.

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La grève affecte en particulier l'éducation nationale. Selon les chiffres du ministère, elle a été suivie par 36,83 % des enseignants des lycées d'enseignement général et technologique, et 42,72 % des enseignants du premier degré, soit des chiffres nettement plus importants que pour la grève du 7 mars, mais moins que pour la grève du 20 janvier 2005 contre la loi Fillon.

Au-delà de l'éducation nationale et pour la première fois depuis le début du mouvement anti-CPE, le secteur public dans son ensemble était touché (fonction publique, ANPE, La Poste, EDF et Gaz de France) mais aussi le privé (télécoms, banques, métallurgie avec plus de 600 appels à débrayer, tabac). La plupart des quotidiens nationaux sont également absents des kiosques.

Le Monde avec AFP et Reuters

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