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La guerre secrète de la France en Libye

Forces spéciales et opérations clandestines sont engagées en Libye par les autorités françaises pour lutter contre l’expansion de l’Etat islamique.

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Publié le 23 février 2016 à 15h05, modifié le 24 février 2016 à 14h25

Temps de Lecture 6 min.

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Le 19  février, un raid aérien mené par les Etats-Unis a détruit un repaire de l’EI à proximité de Sabratha, une ville de l’ouest libyen située à une soixantaine de kilomètres de Tripoli.

Des frappes ponctuelles très ciblées, préparées par des actions discrètes, voire secrètes : en Libye, telle est la ligne de conduite de la France face à la menace de l’organisation Etat islamique (EI). Un haut responsable de la défense française indique au Monde : « La dernière chose à faire serait d’intervenir en Libye. Il faut éviter tout engagement militaire ouvert, il faut agir discrètement. »

Dans ce pays où la France scrute depuis des mois la menace de l’EI, l’objectif n’est pas de gagner une guerre mais de frapper l’encadrement du groupe terroriste, dans l’idée de freiner sa montée en puissance. Une action menée de concert par Washington, Londres et Paris, comme l’a de nouveau illustré le raid américain du 19 février contre un cadre tunisien de l’EI à Sabratha.

La ligne fixée par le président François Hollande repose, pour l’heure, sur des actions militaires non officielles. Elles s’appuient sur des forces spéciales – leur présence, dont Le Monde a eu connaissance, a été repérée dans l’est de la Libye depuis mi-février par des blogueurs spécialisés. Ce n’est pas tout.

Plusieurs sources ont indiqué au Monde que la lutte contre les terroristes pouvait couvrir des opérations clandestines, menées par le service action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). Les premières engagent la France car leurs soldats, même très discrets, agissent sous l’uniforme. Les secondes sont aussi assurées par des militaires mais restent invisibles.

Forces spéciales et clandestines sont considérées dans la doctrine militaire comme des « précurseurs », des outils classiques en l’absence de cadre disponible pour une guerre ouverte. Ces moyens, dits « d’ouverture de théâtre », ne préjugent toutefois pas d’une future opération en bonne et due forme.

Une intervention internationale, dont le projet est agité depuis des mois, bute en tout premier lieu sur le rejet des autorités libyennes : elles tolèrent des actions ciblées mais refusent une coalition étrangère sur leur sol. Les principaux acteurs occidentaux qui pourraient constituer une telle force – France, Etats-Unis, et Italie – n’ont que très peu d’appétit après l’aventure de 2011 qui a conduit à la mort de l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et semé le chaos dans la région, surtout en l’absence d’un mandat de l’ONU.

En exerçant une pression nouvelle sur l’EI, l’on risque, en outre, de déplacer le problème vers la fragile Tunisie ou de rapprocher encore la menace du sud de l’Europe. Avec son implantation libyenne, « pour la première fois, l’EI dispose d’une côte », souligne l’état-major de la marine française, qui dévoile : « Nous nous préparons sur des scénarios durs en mer. »

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