Ce vendredi matin de janvier, des classes entières de lycéens arpentent les allées du salon Postbac organisé à La Villette, à Paris. Les élèves se déplacent en petits groupes, prenant le temps de poser pour un selfie devant un stand, avant d’aller récolter des informations. A partir du mardi 22 janvier, ils pourront formuler leurs vœux sur Parcoursup, la plateforme d’inscription et d’admission dans l’enseignement supérieur, qui fonctionnera pour la deuxième année.
Certains hésitent sur la stratégie à adopter, comme Océane, 17 ans, en terminale S dans un lycée privé du XIXe arrondissement, qui veut « faire médecine » :
« Sur Parcoursup, je ne vais faire que des vœux en Paces [première année commune aux études de santé]. On m’a conseillé de mettre les universités les plus proches de chez moi. Mais comme mon niveau a baissé en terminale, j’hésite à faire une préparation avant d’aller à l’université. »
Les lycéens de terminale peuvent en tout cas se réjouir : contrairement à ceux qui ont passé leur bac en 2018, ils n’essuient pas les plâtres. Ils peuvent ainsi avoir un aperçu des logiques applicables sur cette plateforme de répartition et de sélection des futurs étudiants dans l’enseignement supérieur, tandis que divers ajustements ont été annoncés par le ministère.
Pas de hiérarchisation des vœux
Premier changement : contrairement au système précédent, les vœux ne sont pas hiérarchisés. Le candidat ne reçoit plus, comme à l’époque d’Admission post-bac (APB), une seule proposition – la meilleure possible –, mais une réponse à chacun de ses vœux.
Ainsi, plus les lycéens font de vœux, plus ils ont de chances d’avoir un « oui » : en cas d’admission multiple, ces nouvelles règles du jeu donnent le dernier mot au candidat. Mathilde, 17 ans, en terminale S à Viry-Châtillon (91), compte mettre un maximum de prépas scientifiques dans sa liste :
« En plan B, je vais mettre des DUT ou des écoles d’ingénieurs post-bac. Mon objectif est d’être pilote d’avion ou pilote de chasse. »
Son amie Léna, en filière ES dans le même lycée, vise une licence de droit : elle en mettra plusieurs. « Il y a une douzaine d’universités avec du droit en Ile-de-France. Si je dois choisir entre plusieurs propositions d’admission, je regarderai en fonction de la réputation de la fac », indique la jeune fille, qui espère devenir « avocate ou notaire ».
La stratégie des désistements
En supprimant la hiérarchisation des vœux, le ministère de l’enseignement supérieur n’avait pas anticipé les comportements des bacheliers face à leurs propositions d’admission. En 2018, nombre de candidats ont accepté une proposition tout en conservant des vœux où ils étaient sur liste d’attente, générant un fort ralentissement du système. Certains jeunes et leurs familles avaient reçu des réponses très tardives, à la toute fin de l’été. Un dysfonctionnement qu’espère éviter cette année la rue Descartes, avec un nouveau dispositif pour encourager les indécis à faire un choix plus rapidement, et un calendrier plus resserré.
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