Donald Trump n’a pas attendu les derniers résultats des élections de mi-mandat, mardi 6 novembre au soir, pour revendiquer « un immense succès ». Au terme d’une campagne particulièrement disputée, marquée par une très forte participation pour des élections intermédiaires, le parti du président des Etats-Unis a perdu la majorité à la Chambre des représentants, ce qui va obérer considérablement sa capacité à voir adopter des lois. Grâce à un renouvellement partiel particulièrement favorable, il a en revanche sensiblement accru celle dont il dispose au Sénat, qui tenait jusqu’à présent à un seul siège.
Un résultat ambivalent qui peut surprendre compte tenu de la santé insolente de l’économie américaine dont Donald Trump revendique l’entière et exclusive paternité. Le président n’a retenu du verdict des urnes que la partie qui lui est la plus favorable parce qu’elle inscrit un peu plus le trumpisme dans la vie politique américaine.
Malédiction du premier mandat
Loin d’être un accident, son élection de 2016 a été en partie confirmée mardi, même si les élections n’ont pas mis fin à la malédiction du premier mandat que représente cette perte de la Chambre lors des « midterms », comme l’avaient déjà éprouvé Barack Obama et Bill Clinton. Les revers essuyés par Donald Trump sont inférieurs à ceux des présidents Clinton et Obama en 1994 et en 2010. La poussée démocrate a été incontestable, mais aucune vague n’a déferlé sur les Etats-Unis.
Le président avait pris soin d’entretenir la flamme de sa base au cours des dernières semaines en multipliant les déclarations fracassantes et inquiétantes, le plus souvent sur la base de contre-vérités, à propos de l’immigration. Certaines voix républicaines s’étaient inquiétées du ton donné à la campagne, regrettant qu’il n’ait pas dispensé un optimisme lié au faible taux de chômage et à un début de hausse des salaires. M. Trump peut estimer qu’il a eu une nouvelle fois raison contre tous de jouer plutôt sur les inquiétudes d’ordre identitaire de ses électeurs, comme en 2016.
Epuré des rares voix critiques comme celles des sénateurs Bob Corker (Tennessee) et Jeff Flake (Arizona), qui ne se représentaient pas, ou des représentants Carlos Curbelo (Floride) ou Mike Coffman (Colorado), le Grand Old Party (GOP) est désormais conforme à la « nouvelle majorité » que le président avait évoquée avant les élections.
C’est cette mobilisation qui explique les conquêtes pour le Sénat obtenues dans une partie des Etats qu’il avait remportés en 2016 : le Dakota du Nord, l’Indiana, le Missouri comme la Floride, Etat traditionnellement disputé. Fort de ces nouveaux sièges, Donald Trump peut envisager de poursuivre ses nominations de juges conservateurs – qui doivent être nommés par le Sénat –, notamment au niveau fédéral, pour la plus grande satisfaction de son aile religieuse.
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