Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Joseph Kabila : « Il faut regarder la RDC aujourd’hui et il y a dix ans »

Entretien avec le président congolais alors que la RDC s’apprête à élire son successeur avec deux ans et une semaine de retard.

Par  (Kinshasa (RDC), envoyé spécial)

Publié le 29 décembre 2018 à 06h42, modifié le 29 décembre 2018 à 11h05

Temps de Lecture 8 min.

Article réservé aux abonnés

Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, à Kinshasa, le 10 décembre.

C’est un vendredi très particulier, ce 28 décembre, en République démocratique du Congo (RDC). Le dernier avant les élections prévues dimanche, avec deux ans et une semaine de retard. Une tension épaisse plane sur ce territoire aussi vaste que l’Europe occidentale. Si l’appel à une « journée ville morte » lancé par une frange de l’opposition n’a pas pris, à Beni, dans le nord-est, les forces de sécurité ont tout de même ouvert le feu sur des manifestants.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La ville de Beni cristallise tous les drames de la RDC

Comme trois autres villes, cette cité en proie aux tueries et à Ebola ne votera pas ce dimanche, alors qu’à Kinshasa le compte à rebours est lancé. L’ambassadeur de l’Union européenne n’a plus qu’une journée pour quitter le pays, à la demande des autorités. Et dans son bureau le président sortant, Joseph Kabila, orchestre les derniers préparatifs de ce scrutin, toujours techniquement incertain.

« J’ai l’intime conviction que tout va bien se passer dimanche. Des violences post-électorales ne sont pas à exclure, mais la menace sécuritaire est sous contrôle. Seul Ebola nous fait peur et la CENI [Commission électorale nationale indépendante] a bien fait de suspendre les élections dans les zones touchées par l’épidémie », dit le président, 47 ans, détendu dans sa résidence officielle, à Kinshasa.

Pour son unique entretien avec un média français, il a choisi Le Monde pour évoquer sa situation bien singulière de chef d’Etat qui vit les dernières heures à son poste alors que son mandat constitutionnel a pris fin depuis deux ans. Pourtant, il continue de gérer le plus grand pays d’Afrique francophone avec ses conflits, ses crises humanitaires, ses attaques d’une opposition déterminée mais divisée et les menaces de la rue, tout en ayant eu à faire face à d’intenses pressions diplomatiques occidentales. Mais de tout cela il n’a cure. Ce vendredi si particulier, Joseph Kabila veut défendre son bilan, posément.

Un « résistant à tous ceux qui veulent soumettre ce pays »

« Un pays sans problèmes, c’est le paradis. Mes détracteurs peuvent aller au diable, lâche-t-il, le regard implacable, qui annulerait presque son sourire plein de douceur. A mon arrivée à la tête de l’Etat en 2001, j’avais promis la réunification du pays, la stabilité de l’économie, la démocratisation et la reconstruction. La croissance économique n’a jamais été de moins de 3 %, le pays est uni et j’ai organisé trois élections avec celle de dimanche. »

Joseph Kabila parle « Etat », « institutions », « armée ». Il raconte un « Congo qu’il aime passionnément », un « pouvoir au service du peuple », quand des diplomates, des enquêteurs des Nations unies et des ONG parlent de « système répressif », l’accusent de piller le pays, de détourner des milliards de dollars et d’entretenir le désordre quitte à sous-traiter des tueries à des militaires ou à des groupes armés pour maintenir le « raïs » (« chef ») au pouvoir. « Foutaises », rit le président.

Il vous reste 73.36% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.