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La guerre des poubelles aura bien lieu

A Paris, le tri des déchets est un casse-tête quotidien. Entre mauvais élèves et chevaliers blancs du recyclage, les conflits se multiplient entre voisins. Bonne nouvelle : les règles se simplifient.

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Publié le 01 février 2019 à 14h13, modifié le 03 février 2019 à 14h40

Temps de Lecture 6 min.

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Un habitant d’Ile-de-France trie autour d’une cinquantaine de kilos par an, contre une moyenne de 70 kg par Français.

Ne l’appelez pas « M. Poubelle » ! S’il plonge régulièrement le nez dans les déchets de ses voisins, ­Ludovic Perry ne le fait pas par goût immodéré des épluchures de légumes et des films plastiques. Mais par conscience écologique et sens civique.

Dans sa ­petite copropriété du quartier de Belleville (20e arrondissement de Paris), le quinquagénaire fait ­partie de ces trieurs consciencieux qui s’exaspèrent de la ­désinvolture de ceux qui confondent poubelles verte et jaune (celle des produits recyclables) et les remplissent au petit bonheur la chance.

N’hésitant pas à mettre la main à la corbeille pour faire le ménage dans le grand dépotoir des autres, le responsable commercial se mue régulièrement en une sorte de voiture-balai. Dans sa descente aux poubelles, il ressort « emballages et journaux pour les mettre dans le bon bac, plie et tasse les cartons jetés tout entiers, récupère bouteilles de verre abandonnées avec le tout-venant et les jette dans la bonne poubelle ».

Mots scotchés dans l’ascenseur

Une scène qui se répète dans de nombreux immeubles. « Qui est l’abruti qui a jeté ses cartons d’emballage dans le bac vert ? Ça se recycle ! », s’enflamme l’un. « Rien se sert de trier si on enferme tout dans des sacs en plastique », s’agace l’autre. « De toute façon, ce n’est pas ça qui pollue le plus », se dédouane l’hermétique au tri ­sélectif. « Qui sont les psychopathes qui s’érigent en justiciers verts et fouillent dans mes poubelles ? », s’insurge un dernier.

De regards noirs échangés dans l’ascenseur en mots scotchés dans les parties communes, la question des poubelles et surtout de leur tri commence à diviser les portes palières. Rien de comparable avec les nuisances ­sonores, de loin le premier motif de discorde entre voisins, mais les agacements et crispations autour du bac, à l’heure où la conscience écologique grandit, se propagent dans les étages.

Entre bons et mauvais élèves du recyclage, il y a parfois l’épaisseur d’un blister ou d’une boîte de conserve. Car bien trier reste un casse-tête pour beaucoup de Français. Les poubelles dites jaunes ne sont en fait pas toutes de la même couleur selon les communes. Pour corser le tout, les consignes varient aussi d’une ville à l’autre en fonction de leur système de collecte. En la ­matière, les Franciliens font figure de mauvais élèves, puisqu’un habitant d’Ile-de-France trie autour d’une cinquantaine de kilos par an, contre une moyenne de 70 kg par Français.

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