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EuropaCity : la justice annule la création de la zone d’aménagement devant accueillir le mégaprojet

Le projet prévoyait d’implanter d’ici à 2024 un parc d’activités à vocation touristique et culturelle sur 80 hectares de terres encore agricoles du Val-d’Oise.

Par  et (avec AFP)

Publié le 06 mars 2018 à 16h17, modifié le 07 mars 2018 à 11h06

Temps de Lecture 3 min.

Image de synthèse du projet de complexe touristique et commercial Europacity, dévoilée par la société Alliages et Territoires, le 27 septembre 2017.

Nouvel obstacle en travers de l’urbanisation du Triangle de Gonesse, ce territoire agricole du Val-d’Oise coincé entre les aéroports du Bourget et de Roissy, à 15 kilomètres au nord de Paris. Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, saisi par plusieurs associations de défense de l’environnement, a annulé, mardi 6 mars, l’arrêté préfectoral créant la zone d’aménagement concerté (ZAC), étape préalable à toute construction.

Sur 280 hectares, cette parcelle, devenue un symbole de la lutte pour la préservation des terres agricoles, doit couler dans le béton une gare du Grand Paris Express, un centre d’affaires de 800 000 m2 de bureaux… et les 80 hectares du mégacomplexe de loisirs et de commerces EuropaCity, qui concentre les oppositions avec sa piste de ski indoor, son parc aquatique, ses salles de spectacle, ses hôtels de luxe et ses 230 000 m2 de boutiques.

Le tribunal a estimé que l’étude d’impact présentée au printemps 2016 lors de l’enquête publique sur la création de la ZAC comportait d’importantes lacunes, notamment en matière d’environnement et d’émissions de CO2. Des lacunes « de nature à nuire à l’information complète de la population et à exercer une influence sur la décision de l’autorité administrative ».

Des associations de commerçants aux élus écologistes, MoDem ou Front de gauche de la région, cette annonce a réjoui les opposants. « On a voulu nous prendre de vitesse avec cet arrêté préfectoral, mais les porteurs du projet se sont pris à leur propre piège. Cette décision de justice nous donne l’espoir d’empêcher l’urbanisation de cette zone agricole. Après l’avis défavorable de l’autorité environnementale, ce n’est pas une surprise totale », estime Bernard Loup, président du Collectif pour le Triangle de Gonesse, qui défend la transformation de ces champs céréaliers de culture intensive en zone de maraîchage.

Créer 10 000 emplois

Pour autant, les opposants savent que leur victoire est provisoire. L’enquête publique sur l’aménagement de la ZAC s’est achevée le 21 février, et l’avis du commissaire enquêteur sur la déclaration d’utilité publique est attendu fin mars. D’ici là, le préfet du Val-d’Oise devra décider de faire appel ou non de la décision du tribunal. L’établissement public chargé d’aménager la zone pour le compte de l’Etat, Grand Paris Aménagement, va logiquement, de son côté, préparer des éléments complémentaires à l’étude d’impact pour remettre la ZAC sur ses rails.

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« Il s’agit plus d’un contretemps que d’une remise en cause [du projet] »

« Il s’agit plus d’un contretemps que d’une remise en cause », assure le maire (PS) de Gonesse, Jean-Pierre Blazy, qui compte sur l’urbanisation du Triangle pour apporter une bouffée d’oxygène économique à cette commune défavorisée. EuropaCity, un investissement de 3,1 milliards d’euros porté par le groupe Auchan et le conglomérat chinois Wanda, doit, à lui seul, créer 10 000 emplois. La société Alliages et Territoires, qui porte le projet, se veut également rassurante. « Les opposants avaient introduit des arguments sur le fond du projet, qui ont été rejetés, analyse David Lebon, le directeur du développement. Le tribunal ne retient que la mauvaise information du public. »

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Le maire de Gonesse « en appelle au gouvernement »

Pour les promoteurs de la ZAC, la « mère des batailles » était l’arrivée du métro, grâce à la future ligne 17 du Grand Paris Express. Cette desserte est une condition à l’urbanisation de la zone. Or, sa déclaration d’utilité publique a été acquise en janvier, et le gouvernement a confirmé, le 22 février, sa mise en service à l’horizon 2027 – trois ans plus tard que prévu. « Cela nous laisse tout le temps de gérer cette péripétie », estime M. Lebon. D’autres recours suivront vraisemblablement (contre les permis de construire, notamment). « C’est une guérilla qui vise à nous faire abandonner. Mais la volonté des actionnaires est de réaliser ce projet », affirme le directeur du développement.

De son côté, le maire de Gonesse « en appelle au gouvernement pour qu’il réaffirme son soutien à l’aménagement du Triangle et rassure les investisseurs », la ZAC étant créée et aménagée par l’Etat. Un soutien compliqué. Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a émis de vives réserves sur le projet.

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