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Bataille de communication autour de l’accord nucléaire avec l’Iran

En accusant Téhéran de mentir sur son programme nucléaire militaire passé, l’Israélien Nétanyahou cherche à convaincre Trump de sortir de l’accord, contre l’avis de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni.

Par  (Jérusalem, correspondant),  (Washington, correspondant) et

Publié le 02 mai 2018 à 06h36, modifié le 02 mai 2018 à 10h36

Temps de Lecture 6 min.

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« Aujourd’hui, nous allons vous montrer ce que le monde n’a encore jamais vu. » Benyamin Nétanyahou a le goût des formules d’estrade et de la mise en scène. Lundi 30 avril, tandis qu’il parlait en direct, des documents en farsi défilaient sur un écran. Dans son dos, d’abord dissimulés par une couverture noire, des dossiers et une armoire à CD. Le premier ministre israélien avait convoqué la presse pour une présentation : celle d’un succès imposant de ses services de renseignement au sujet du programme nucléaire iranien.

A treize jours de la décision des Etats-Unis quant à leur éventuel retrait de l’accord sur le nucléaire iranien de juillet 2015 – le JCPOA – entre Téhéran et les « 5 + 1 » (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne), Israël a choisi de révéler sa prise, résumée ainsi par M. Nétanyahou : « Cent mille dossiers qui prouvent qu’ils ont menti » sur leur volonté d’acquérir l’arme nucléaire.

Une opération de communication destinée d’abord au président américain, Donald Trump, qui ne cache pas son hostilité à cet « accord désastreux ». C’est aussi une réponse au chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, et à la chancelière allemande, Angela Merkel, qui ont successivement plaidé à la Maison Blanche pour le sauvetage du JCPOA, tout en reconnaissant ses lacunes et la nécessité d’y remédier.

Ces dossiers (55 000 pages et 183 CD), qu’Israël aurait obtenus « il y a quelques semaines », étaient dans un entrepôt secret à Téhéran, selon le premier ministre, qui a dit qu’ils avaient été portés à la connaissance des Etats-Unis. L’Etat hébreu se dit prêt à transmettre l’ensemble à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et à d’autres pays. Des équipes seront prochainement envoyées en Allemagne et en France pour faire une présentation plus exhaustive.

Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, lors d’une conférence de presse, à Tel Aviv, le 30 avril.

L’essentiel de l’exposé a porté sur le projet AMAD, un plan secret de Téhéran pour obtenir l’arme atomique à la fin des années 1990, jusqu’à son abandon, en 2003. Son objectif était de concevoir et de produire cinq têtes nucléaires, chacune de 10 kilotonnes, qui devaient être ensuite placées sur des missiles de type Shahab 3.

Après avoir renoncé au projet AMAD, a expliqué M. Nétanyahou, l’Iran aurait poursuivi ses recherches sous différentes couvertures. Rien de cela ne constitue une véritable nouveauté. Le rapport publié en décembre 2015 par l’AIEA, le document le plus complet et à jour de l’agence de Vienne sur la question des menées nucléaires passées de l’Iran, évoquait déjà la quasi-totalité de ce qu’a annoncé le premier ministre israélien.

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