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Macédoine : « Nous allons montrer que les miracles sont possibles dans les Balkans »

Nikola Dimitrov, le ministre des affaires étrangères macédonien, défend l’accord signé avec la Grèce sur le nom de son pays, dont la ratification s’avère des plus délicate à Skopje.

Par  (propos recueillis par)

Publié le 13 décembre 2018 à 20h00, modifié le 13 décembre 2018 à 20h00

Temps de Lecture 5 min.

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Le ministre macédonien des affaires étrangères, Nikola Dimitrov, à Skopje, la capitale du pays, le 21 novembre 2018.

Ce petit pays des Balkans fut admis à l’ONU sous l’acronyme barbare d’ARYM (Ancienne République yougoslave de Macédoine). Après vingt-sept ans de bras de fer avec la Grèce, la question de son nom pourrait enfin être résolue.

L’ARYM devrait bientôt s’appeler République de Macédoine du Nord, une fois achevé le processus de ratification de l’accord trouvé en juin 2018 entre le premier ministre macédonien, Zoran Zaev, et son homologue grec, Alexis Tsipras. Athènes refusait jusque-là à Skopje le droit de porter un nom considéré comme appartenant au seul patrimoine historique grec, bloquant ainsi à son voisin du nord la route vers l’Union européenne (UE) comme vers l’OTAN.

Le ministre grec des affaires étrangères, Nikos Kotzias (au premier plan, à droite), et son homologue macédonien, Nikola Dimitrov (au premier plan, à gauche), lors de la signature de l’accord instituant le nom de « République de Macédoine du Nord ». A l’arrière-plan, les premiers ministres grec Alexis Tsipras (à droite) et macédonien, Zoran Zaev. Le 17 juin 2018, en Macédoine.

Rien, pourtant, n’est encore joué. Un référendum a donné le 30 septembre 91 % de oui en faveur du compromis, mais avec une très faible participation (36,11 %). La voie parlementaire implique une majorité qualifiée des deux tiers dont ne dispose pas l’actuelle coalition de centre gauche au pouvoir, alors que l’opposition de droite nationaliste se déchaîne.

Nikola Dimitrov, le ministre des affaires étrangères macédonien, de passage à Paris, explique les enjeux d’un dossier crucial pour la stabilité des Balkans.

Pensez-vous réussir à faire ratifier l’accord au Parlement ?

Obtenir une majorité qualifiée est toujours difficile en politique mais l’enjeu cette fois est d’une telle importance que nous allons montrer que les miracles sont possibles dans les Balkans. Il nous manque seulement dix voix. Nous souhaitons finaliser le vote en janvier pour qu’ensuite l’accord soit approuvé à son tour par le Parlement grec avant que ne commence la campagne pour les élections européennes. L’opposition de la droite nationaliste grecque à ce compromis est aussi forte que celle de la droite nationaliste macédonienne.

Comment expliquez-vous l’abstention massive des électeurs lors du référendum alors même que l’accord sur le nom ouvre enfin la possibilité de l’adhésion à l’UE et à l’OTAN ?

Les listes électorales ne correspondent plus à la réalité, car énormément d’inscrits vivent désormais à l’étranger. Lors des dernières élections législatives en décembre 2016, à peine 1,2 million des quelque 1,8 million d’électeurs enregistrés se sont rendus aux urnes. Lors du référendum, ils étaient 660 000 à le faire et 610 000 ont voté oui. Le quorum n’a pas été atteint, mais le sens politique du scrutin est clair. L’accord a été légitimé malgré une intense campagne de boycott menée par l’opposition. La question du nom est en effet très sensible car elle touche à l’identité même de la nation. Il ne faut pas oublier, enfin, que le référendum est partout un instrument difficile à manier, car les électeurs ne votent pas nécessairement sur la question posée.

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