Publié le 09 septembre 2018 à 06h41, modifié le 09 septembre 2018 à 10h15
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Tous les matins, à neuf heures, Bernard Granier se mêle au flot des dizaines de milliers de fourmis qui circulent sur la dalle de béton de la Défense (Hauts-de-Seine) pour s’engouffrer dans l’une des 70 tours que compte le site. A la différence des autres salariés happés par les ascenseurs, il s’arrête devant une discrète porte de chantier, de couleur verte, au rez-de-chaussée. Ancien colonel des « paras » de l’armée de l’air, Bernard Granier est le patron de la nouvelle salle de contrôle du célèbre quartier sorti de terre il y a soixante ans.
Dans une pièce sombre, huit agents observent en permanence une vingtaine d’écrans accrochés au mur et de multiples tableaux de bord. Cet hyperviseur, ce sont les yeux et les oreilles du plus grand quartier d’affaires d’Europe continentale. Il rassemble des données récupérées par 320 caméras et 14 000 capteurs placés sur l’ensemble du site. Les informations recueillies portent sur la sécurité, l’environnement, la fréquentation d’un escalier, l’utilisation des équipements, la fermeture d’une barrière, l’éclairage d’un tunnel, les flux de piétons ou la bonne marche d’un escalator…
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Unique en France par son ampleur, cet investissement de huit millions d’euros a été inauguré cet été par l’établissement public qui aménage le site, une structure créée par un décret du général de Gaulle il y a tout juste soixante ans, le 9 septembre 1958. S’il n’est encore qu’au tout début de ses potentialités, ce dispositif témoigne de la volonté de l’établissement public d’amorcer un nouveau virage dans l’histoire du quartier.
Le train de la « start-up nation »
Après des décennies de transformations, le pilote de la Défense espère faire grimper le site dans le train de la « start-up nation ». Et tente de moderniser ce quartier mal-aimé, dont l’aménagement et certains bâtiments, pensés pendant les Trente Glorieuses, apparaissent de plus en plus démodés ou dégradés. A 60 ans, l’établissement public veut changer l’image de la Défense, qui reste associée à la culture fermée des grands groupes du CAC 40, à une vision fonctionnelle et hiérarchique du travail, incarnée dans la verticalité de ses tours de verre.
Comment rendre le quartier plus attractif, attirer des entreprises plus diverses, des jeunes diplômés, des start-up, des créatifs ? Comment créer cette ouverture et cette mixité sociale et d’usages, dont la Défense manque cruellement aujourd’hui, et qui sont considérés comme le terreau de l’innovation ? Autant de défis pour Marie-Célie Guillaume, la directrice de Paris la Défense, structure issue de la fusion, en début d’année, de l’Epadesa, l’aménageur sous contrôle de l’Etat, et Defacto, le gestionnaire, administré par les collectivités.
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