A la Fédération internationale de football (FIFA), on ne s’en cache même plus : l’organisation du Mondial 2022 au Qatar est devenue un « sac de nœuds ». L’attribution controversée du tournoi à l’émirat (par quatorze voix, contre huit pour les Etats-Unis, en décembre 2010) connaît un nouvel épisode, puisque le conseil (gouvernement) de la FIFA a approuvé, vendredi 15 mars, à Miami (Floride), une « étude de faisabilité » relative à une possible extension du tournoi de 32 à 48 équipes dès l’édition 2022.
Voté en 2017, cet élargissement du format du Mondial est l’une des réformes phares de Gianni Infantino, le président de la FIFA, et ne devait s’appliquer qu’à partir du Mondial 2026, attribué aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada.
Mais, en quête de nouveaux revenus – jusqu’à 400 millions de dollars (350 millions d’euros) de recettes additionnelles sont attendues en cas d’élargissement dès 2022 –, le dirigeant a décidé d’accélérer la mise en place de cette mesure.
Cette extension anticipée sera soumise au vote des 211 fédérations nationales membres du congrès de la FIFA, le 5 juin, à Paris. Et, ce jour-là, M. Infantino sera l’unique candidat à sa succession pour un second mandat.
Levée du blocus
Réalisée par les équipes techniques de l’administration de la FIFA, l’étude de faisabilité conclut qu’un changement de format n’est possible dès 2022 qu’à une condition : pour organiser 80 matchs, au lieu des 64 initialement programmés, il faut que le Qatar partage le tournoi avec au moins l’un de ses voisins.
Parmi les candidats potentiels figurent Bahreïn, le Koweït, l’Arabie saoudite, Oman et les Emirats arabes unis. « Toute décision d’inclure de potentiels pays hôtes nécessite l’accord du Qatar », relève toutefois la FIFA.
L’étude pointe à ce propos la situation géopolitique de l’émirat gazier, isolé en raison du boycott diplomatique et économique que lui imposent, depuis juin 2017, Bahreïn, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. « L’implication de ces pays dans l’organisation du tournoi conjointement avec le Qatar implique la levée de ce blocus », indique la FIFA.
Plusieurs sources s’accordent à penser qu’Oman et le Koweït sont favoris pour se voir attribuer des matchs, en vertu de leur neutralité dans la crise. Mais seuls les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite et le Koweït possèdent des stades dotés d’au moins 40 000 sièges, la jauge requise pour accueillir de telles rencontres.
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