Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Thomas Malthus ou l’obsession de la rareté

Les analyses de cet économiste britannique du XVIIe siècle ont inspiré un courant souvent caractérisé une forme de pessimisme et de conservatisme.

Par 

Publié le 07 décembre 2017 à 12h35, modifié le 08 décembre 2017 à 11h21

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Lorsque Thomas Malthus publie en 1798, à Londres, son Essai sur le principe de population en tant qu’il influe sur le progrès futur de la société avec des remarques sur les théories de M. Godwin, de M. Condorcet et d’autres auteurs, il a à peine plus de 20 ans. Imitant les philosophes du XVIIIe siècle que son père admire, le jeune homme ouvre son essai par deux « postulats » : « Premièrement, la nourriture est nécessaire à l’existence de l’homme. Deuxièmement, la passion réciproque entre les sexes est une nécessité et demeurera à peu près ce qu’elle est à présent. »

Thomas Malthus, qui étudie la relation entre la croissance de la production agricole et celle de la population, affirme que si l’humanité avait de la « nourriture à profusion et de la place en abondance », elle remplirait « des millions de mondes en quelques milliers d’années ». La finitude de la nature et la sagesse des hommes imposent cependant des freins à cette croissance démographique : un frein « destructif » ­­­­ – s’ils deviennent trop nombreux, les hommes se condamnent à mourir ou à vivre dans la misère – et un frein « préventif » – les plus éclairés pratiquent l’abstinence, ne faisant d’enfants que s’ils peuvent les nourrir.

Les sombres prophéties de Malthus ont été démenties : la croissance et le développement des XIXe et XXe siècles ont montré que la fécondité et la productivité agricole n’étaient pas des données immuables et constantes. Ses mises en garde ont cependant longtemps hanté les débats sur la démographie et la croissance. « Son pessimisme quant à la capacité des hommes à produire des ressources alimentaires à un rythme égal à celui auquel ils se reproduisaient a été largement partagé au cours des deux derniers siècles », écrit Timothy Brook, historien de la Chine à l’université de la Colombie-Britannique (Vancouver), dans La Vie des idées.

Une forme de pessimisme

Les analyses de cet économiste, qui était aussi un pasteur de l’Eglise anglicane britannique, ont donné naissance à un courant, le malthusianisme, qui prône un strict contrôle des naissances. Cette politique peut se faire de manière démocratique, par la diffusion de la contraception ou de l’avortement, mais aussi de manière autoritaire : la législation de la Bavière interdisait ainsi, au XIXe siècle, le mariage à ceux qui ne disposaient pas d’une fortune minimale, et la Chine a imposé, en 1972, un âge minimum au mariage avant de mettre en place la politique de l’enfant unique.

Il vous reste 21.25% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.