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L’agriculture intensive est responsable d’une pollution « très largement sous-estimée »

La première cartographie mondiale de l’ammoniac dans l’air révèle de nouvelles sources d’émission.

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Publié le 05 décembre 2018 à 19h00, modifié le 05 décembre 2018 à 20h53

Temps de Lecture 3 min.

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Des vaches attendent la traite dans une ferme d’Escalon, en Californie, en 2009.

Voilà une étude qui pourrait inspirer un nouveau slogan aux « gilets jaunes » : « Taxez le bétail, pas (seulement) les carburants ! » Un article, publié mercredi 5 décembre dans la très sérieuse revue scientifique Nature, montre en effet que l’élevage intensif est à l’origine d’une pollution largement sous-estimée à l’échelle de la planète : l’ammoniac.

En analysant des mesures réalisées par satellite entre 2008 et 2016, des chercheurs du CNRS et de l’Université libre de Bruxelles ont élaboré la première cartographie mondiale de l’ammoniac atmosphérique (NH3). Et ils ont identifié que ces importantes sources de NH3 proviennent essentiellement de l’élevage intensif et de la production industrielle d’engrais.

Le NH3 contribue à la formation des particules fines

L’ammoniac est un composé chimique émis par les déjections des animaux et les engrais azotés utilisés pour la fertilisation des cultures. Il joue un rôle important dans la formation des particules fines PM 2,5 (de diamètre inférieur à 2,5 micromètres), les plus dangereuses pour la santé car elles pénètrent profondément les voies respiratoires. L’excès d’ammoniac dans l’environnement contribue également à l’acidification des écosystèmes ainsi qu’au changement climatique, rappellent les auteurs.

Pour générer cette carte de la répartition (au kilomètre carré près) du NH3 dans l’air, les chercheurs ont exploité les données journalières relevées pendant près de dix ans par un sondeur atmosphérique infrarouge développé par le Centre national d’études spatiales, et embarqué dans un satellite. Ils ont ainsi repéré et catégorisé 248 sources localisées (de diamètre inférieur à 50 kilomètres) de NH3 dont les deux tiers étaient passées sous les radars jusqu’à présent. La plupart de ces « hotspots » – foyers – sont liés à l’agriculture : 83 correspondent à des fermes d’élevage intensif et 130 à des usines d’engrais.

Un seul foyer naturel, en Tanzanie

La région du monde la plus touchée est la vallée du Gange, avec des émissions de NH3 à 475 kilos par seconde. Cette zone, qui inclut le Pakistan et le nord de l’Inde, combine élevage et agriculture intensifs et usines de production d’engrais. Avec 0,81 kg/s, les méga-fermes de Bakersfield et Tulare (Californie) et leurs centaines de milliers de vaches sont la source agricole la plus importante. L’industrie la plus polluante se situe en Ouzbékistan, où le complexe de fabrication d’engrais de la vallée de Ferghana, une région d’agriculture intensive, rejette 0,75 kg/s.

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