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Cambridge Analytica : 87 millions de comptes Facebook concernés

En France, plus de 210 000 personnes ont pu être affectées par ce siphonnage de données, selon une source proche de l’entreprise.

Le Monde

Publié le 04 avril 2018 à 21h52, modifié le 05 avril 2018 à 10h46

Temps de Lecture 3 min.

Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, à San José (Californie), en avril 2017.

C’est une petite phrase qui aurait pu passer presque inaperçue, au pied d’un long communiqué publié mercredi 4 avril par Facebook. « Au total, nous pensons que les informations concernant jusqu’à 87 millions de personnes – principalement aux Etats-Unis – ont pu être partagées à tort avec Cambridge Analytica. »

Mais elle aggrave grandement la crise dans laquelle est plongé le plus grand réseau social au monde depuis la fin du mois de mars : c’est 37 millions de plus que l’estimation haute initialement avancée par le Guardian et le New York Times, de 50 millions de comptes. « Ce n’est pas plus de 87 millions, et cela peut être moins, nous voulions être sûrs », a précisé Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, lors d’une conférence de presse mercredi.

En France, plus de 210 000 personnes ont pu être affectées, selon une source proche de l’entreprise.

Le réseau social est dans un grand embarras depuis que les deux journaux ont révélé, à la fin de mars, que les données de dizaines de millions d’utilisateurs avaient été aspirées, indirectement, par Cambridge Analytica, une entreprise spécialisée dans l’influence politique qui a contribué, en 2016, à la campagne présidentielle de Donald Trump.

Cambridge Analytica a réfuté quelques heures après cette annonce le chiffre de 87 millions, affirmant dans un communiqué ne pas avoir récupéré les données de « plus de 30 millions de personnes ». Ce qui n’exclut pas, sous-entend Cambridge Analytica, que les données de 87 millions de comptes aient été aspirées par GSR, sous-traitant auprès duquel elle se fournissait. Cambridge Analytica a assuré que ces données n’avaient pas été utilisées dans le cadre de la campagne présidentielle américaine de 2016.

Mark Zuckerberg assume sa responsabilité

C’est en fait à travers une application de GSR connectée à Facebook, appelée « thisisyourdigitallife », que Cambridge Analytica a pu obtenir ces données. Elle proposait un questionnaire, et collectait les données Facebook des personnes qui y répondaient – ainsi que celles de leurs amis.

Une application installée par 305 000 personnes dans le monde (76 en France), selon une source proche de Facebook. L’entreprise précise que les propriétaires des comptes concernés en seront informés.

« C’était mon erreur, a reconnu Mark Zuckerberg dans la conférence de presse mercredi soir. Je suis responsable de ce qui se passe ici, je fais tourner [Facebook] et je l’ai fondé. Je ne sacrifierai personne d’autre pour les erreurs que nous avons faites. » Habituellement rare dans les médias, le patron de Facebook a multiplié les interviews ces derniers jours.

« Le conseil d’administration a-t-il abordé la question de votre démission ? », a interrogé un journaliste, après une demande en ce sens d’un investisseur mardi. « Pas que je sache », a répondu Mark Zuckerberg, qui estime toujours être la personne la plus à même de gérer cette entreprise : « La vie, ça consiste à apprendre de ses erreurs et à avancer. »

Nouvelles annonces

Parallèlement à l’annonce du chiffre de 87 millions, Facebook a présenté mercredi soir une série de mesures visant à restreindre drastiquement les droits des applications et autres services tiers se connectant au réseau social. Ceux-ci étaient jusqu’ici en mesure de collecter de nombreuses données sur les personnes qui les utilisaient, jusqu’à leur religion ou leur orientation politique lorsque ces informations étaient fournies par l’internaute.

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Un changement qui a d’ailleurs causé dans la foulée quelques dommages collatéraux : l’application de rencontres Tinder, à laquelle on peut se connecter avec Facebook, a par exemple été inaccessible pendant quelques heures dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le réseau social a aussi annoncé qu’il ne serait désormais plus possible de rechercher un utilisateur de Facebook à partir de son numéro de téléphone ou de son e-mail. Une fonctionnalité qui avait surpris de nombreux utilisateurs l’ayant découverte début mars.

« Des acteurs malveillants ont abusé de cette fonctionnalité pour aspirer des informations de profil publiques », explique Facebook. « Etant donné l’échelle et la sophistication de l’activité que nous avons repérée, nous pensons que la plupart des utilisateurs ont pu voir leur profil public aspiré de cette manière », poursuit le réseau social, qui revendique plus de 2,1 milliards d’utilisateurs dans le monde.

Depuis le début de cette crise, Facebook multiplie les annonces pour tenter d’apaiser les utilisateurs – mais aussi les pouvoirs publics, qui lui réclament des comptes. Mark Zuckerberg devra d’ailleurs s’expliquer devant le Congrès américain le 11 avril.

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