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1968-2018 : espérance de vie, mariage, enfants… ce qui a changé dans la population française

Zoom sur cinquante ans d’évolution des mœurs et des schémas familiaux.

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Publié le 13 mai 2018 à 06h25, modifié le 27 mai 2018 à 17h55

Temps de Lecture 2 min.

La France célèbre le cinquantième anniversaire de Mai 68. Les Décodeurs ont cherché à comprendre comment la démographie a évolué en cinquante ans.

Série : la France en chiffres depuis 1968

Cet article fait partie d'une série en trois volets sur les évolutions de la société française, cinquante ans après les événements de Mai 68 :

1. dans la population française (espérance de vie, mariage, enfants), publié le 13 mai ;

2. dans les conditions de vie (logement, consommation, études), publié le 20 mai ;

3. dans le monde du travail (croissance, emploi, chômage), publié le 27 mai.

Des Français plus nombreux, qui vivent plus longtemps

+ 16,4 millions

La population française n’a cessé de croître en cinquante ans.

Depuis 1968, la France est passée de 50,8 à 67,2 millions d'habitants

Population métropolitaine et DOM, hors Mayotte.
Source : Insee

+ 11 ans d’espérance de vie

En 1968, un enfant qui naissait pouvait espérer vivre jusqu’à 71,5 ans en moyenne, avec un décalage important selon son sexe : 67,8 ans pour un homme et 75,2 ans pour une femme.

Aujourd’hui, l’espérance de vie à la naissance s’établit à 82,5 ans (en 2017), avec un écart réduit entre les hommes (79,5 ans) et les femmes (85,3 ans). Cette longévité s’explique par les progrès de la médecine, qui a réduit la mortalité des adultes et des personnes âgées, comme l’explique Gilles Pison dans Populations et sociétés n° 553, de l’Institut national d’études démographiques (INED).

Résultat, la population a nettement vieilli. Les moins de 20 ans représentaient un tiers des Français en 1968, contre moins d’un quart en 2018.

Depuis 1968, la part des jeunes a baissé au profit des plus âgés

Structure de la population en France métropolitaine.
Source : Insee

Moins d’enfants, plus tardivement

+ 4,5 ans pour les femmes à la naissance de leur premier enfant

En 1968 (ou plus précisément en 1967, selon des données de l’Insee), les femmes accouchaient de leur premier enfant à 24,2 ans en moyenne, et l’indice de fécondité, c’est-à-dire le nombre d’enfants par femme en âge de procréer, était de 2,5.

Aujourd’hui, l’âge des mères à la naissance de leur premier bébé se situe à 28,7 ans en moyenne (en 2017), avec un indice de fécondité en baisse, à moins de 1,9 enfant par femme.

L’entrée dans la maternité est plus étalée : il y a cinquante ans, près d’un tiers des femmes accouchaient pour la première fois entre 21 et 23 ans, et moins de 10 % devenaient mères après 30 ans, alors que c’est désormais le cas d’un tiers d’entre elles.

Les femmes donnent naissance à leur premier enfant en moyenne 4,5 ans plus tard qu'il y a cinquante ans

Part des premières naissances selon l'âge des femmes.
Source : Ined

Des naissances plus maîtrisées

En 1968, il n’était pas évident pour les femmes d’avoir des relations sexuelles sans risquer de tomber enceinte : 25 % des femmes n’utilisaient aucun moyen de contraception, 32 % pratiquaient le retrait et 16 % d’autres méthodes comme l’abstinence périodique. La loi Neuwirth venait d’être votée, à la toute fin de l’année 1967, et la pilule, encore confidentielle, n’était pas remboursée.

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Aujourd’hui, la contraception s’est généralisée, avec une hégémonie de la pilule (utilisée par 56 % des femmes en 2000), partiellement remise en cause après les années 2010, ainsi que le développement du stérilet et du préservatif.

Depuis 1968, la contraception s'est généralisée

Principales méthodes de contrôle des naissances utilisées par les femmes en âge de procréer.
Source : INED

Le mariage en déclin… et en recomposition

9 fois plus d’enfants de couples non mariés

En 1968, le mariage était la norme et le préalable à la constitution d’une famille. Les enfants « naturels » ou « illégitimes » étaient minoritaires (6,2 %) et souvent non reconnus par leur père.

Cinquante ans plus tard, les enfants nés hors mariage représentent la majorité des naissances (58,6 % en 2016). Toutefois, la quasi-totalité des pères reconnaissent leur enfant dans l’année qui suit la naissance. Seuls 4 % des enfants nés en 2016 n’ont pas bénéficié de la reconnaissance paternelle.

Les enfants nés hors mariage, ultra-minoritaires en 1968, représentent désormais plus de 56 % des naissances

Naissances en France métropolitaine selon la situation matrimoniale des parents.
Source : INED

3,5 fois plus de divorces

En 1968, plus de 350 000 couples se mariaient chaque année, dont la grande majorité pour la première fois. Le divorce était rare, et ne concernait qu’un couple sur dix en moyenne. Actuellement, le nombre d’unions a baissé, et plus d’un quart (28 %) sont des remariages. En revanche, le divorce a explosé et touche plus de 123 000 couples par an.

Depuis 1968, un tiers de mariages en moins, et 3,5 fois plus de divorces

Source : INED

Des unions plus diverses

Depuis vingt ans, le mariage traditionnel a été complété par d’autres formes d’union, qui incluent les couples homosexuels : le pacte civil de solidarité, instauré en 1999, puis le mariage pour tous à partir de 2013. Il y a désormais davantage d’unions enregistrées chaque année devant les autorités qu’en 1968.

En additionnant mariages et Pacs, le nombre d'unions dépasse le niveau de 1968

Le Pacs (ouvert à la fois aux homosexuels et hétérosexuels) a été instauré en 1999 suivi par le mariage pour tous en 2013.
Sources : Insee, INED

Pour aller plus loin sur les évolutions démographiques depuis 1968

La pyramide des âges de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

1968-2018 : quatre surprises démographiques en France depuis cinquante ans,, dans Population & sociétés n° 553, par Gilles Pison (Institut national d'études démographiques).

Cinquante ans de contraception légale en France : diffusion, médicalisation, féminisation,, dans Population & sociétés n° 549, par Mireille Le Guen (Laboratoire junior Contraception & genre).

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