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Pas de sélection à l’université, vraiment ?

Camille Stromboni analyse le décalage existant entre le discours du gouvernement et la réalité de la réforme à l’entrée de l’université, qui risque de provoquer des réveils douloureux pour les lycéens et leurs familles.

Publié le 13 janvier 2018 à 06h39, modifié le 13 janvier 2018 à 17h34 Temps de Lecture 4 min.

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Analyse. « Le vrai danger, au-delà des oppositions politiques, c’est le réel », pointait un conseiller lors du séminaire de rentrée du gouvernement, le 3 janvier. Cette mise en garde résonne avec justesse concernant la réforme de l’université. De semaine en semaine, la ligne du gouvernement ne bouge pas : ce bouleversement des règles à l’entrée de la fac, appliqué dès cette année, ne va aucunement y instaurer une sélection. Premier ministre, ministre de l’enseignement supérieur, députés de La République en marche… chacun ne cesse de le répéter.

Le « Plan étudiants », qui prend forme, notamment, dans un projet de loi modifiant les modalités d’entrée en premier cycle universitaire – en cours d’examen au Parlement –, ne fera que mettre fin à la « sélection par l’échec » qui sévit aujourd’hui en licence et au « scandaleux » tirage au sort. Ce recours au hasard, unanimement décrié, était utilisé jusqu’ici pour écarter les candidats à l’entrée des licences où les places manquaient. Oser prononcer le mot « sélection » pour évoquer le système qui va le remplacer équivaut à rejoindre le camp des opposants à la réforme ou autres « idéologues », accusés de chercher la polémique gratuitement.

Mais le débat sémantique, qui peut apparaître dérisoire, va devenir fondamental quand les quelque 700 000 lycéens de terminale et leurs parents vont découvrir, en janvier, ces nouvelles règles du jeu pour rejoindre l’université. Si « mal nommer les choses » n’est pas ajouter aux « malheurs du monde », pour paraphraser Camus, c’est en tout cas prendre le risque de réveils douloureux dans les familles.

D’après la simple définition du Larousse, la sélection correspond à « l’action de choisir les personnes ou les choses qui conviennent le mieux ». En ce sens, l’université aura désormais, de fait, le droit d’effectuer une sélection entre les candidats, dès lors que le nombre de candidatures sera supérieur aux capacités d’accueil de la formation. Elle pourra, dans ce cas, les départager en examinant l’adéquation entre leur profil et les caractéristiques de la formation souhaitée, matérialisées sous la forme de listes « d’attendus » nationaux.

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Le gouvernement s’est engagé à ce que la sélection ne laisse personne sur le carreau : le recteur devra trouver une place dans une formation à tout bachelier recalé de toutes parts. Il n’empêche. Les licences universitaires sélectionneront leurs candidats sur dossier (notes au lycée, avis du conseil de classe, lettre de motivation…) dès lors que leurs capacités d’accueil seront atteintes. Et il semble impossible de croire qu’une filière très attractive ces dernières années, comme les sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), pourra accueillir tous les bacheliers et étudiants en réorientation qui rêvent de la rejoindre. Ce sont 33 000 candidats qui ont dirigé leur premier vœu d’orientation vers cette filière en 2017, pour moins de 20 000 places en France.

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