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Joao Salaviza : « Ce qui se passe dans ce pays est terrible »

Le Portugais Joao Salaviza, coréalisateur du film « Le Chant de la forêt », évoque l’aventure de ce projet hors norme.

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Publié le 08 mai 2019 à 09h00, modifié le 08 mai 2019 à 15h12

Temps de Lecture 2 min.

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Henrique Ihjãc Krahô dans un extrait du film brésilien « Le Chant de la forêt ».

« Le Chant de la forêt » met en scène un jeune indigène de la tribu Kraho, dans le Cerrado brésilien, qui refuse de célébrer, selon la tradition, le deuil de son père. Cette fiction écrite et partagée avec les autochtones a été mise en scène par la Brésilienne Renée Nader Messora et le Portugais Joao Salaviza. Ce dernier évoque l’aventure de ce projet hors norme.

On vous connaissait comme l’auteur d’un premier long-métrage lisboète remarqué, « Montanha » (2015). On vous découvre coréalisateur d’une fiction anthropologique au Brésil. Quel cheminement vous y a mené ?

C’est l’histoire d’une vie. Renée était assistante de réalisation sur Montanha et, depuis 2009, elle tissait des liens étroits avec les Kraho. Pendant le tournage de Montanha, elle me racontait les histoires de ce peuple. Entre-temps, nous nous sommes mis en couple et, maintenant, nous sommes ensemble dans la vie et dans les films.

Petit à petit, j’ai commencé à me sentir épuisé par cette manière de faire du cinéma et, en parallèle, le désir est né de rencontrer les Kraho. Nous y sommes retournés sur des périodes de plus en plus longues, jusqu’à ce que naisse l’envie de faire un film, couplée à celle d’avoir une autre vie. Le cinéma peut aussi être fait à une échelle domestique, familiale, micropolitique.

Lire la critique : Article réservé à nos abonnés « Le Chant de la forêt » : au Brésil, le choc étincelant de deux mondes

Quels enjeux, tant pour vous que pour les Indiens, revêt ce film ?

Nous avons vécu et filmé dans ce village pendant neuf mois. Le film a été construit avec des éléments de notre quotidien qui ont influencé la narration. Le plus grand défi a été de trouver le ton juste pour chaque scène, car elles oscillent entre la fiction et le documentaire. Nous pensons que le cinéma peut créer ce contexte et devenir cet endroit où l’on peut transcender notre propre histoire en utilisant le masque de la fiction. C’est un défi qui a rendu collectif le processus créatif et qui a entraîné une négociation esthétique et poétique entre eux et nous. Cette façon de faire un film est peut-être ce qui nous a le plus rapprochés d’une fiction ethnographique, où ce qui nous intéresse est une idée de vérité plutôt que de vraisemblance.

Aviez-vous des références esthétiques en tête ?

Abbas Kiarostami est un réalisateur que nous admirons tous les deux avec la même intensité. Mais il est difficile de savoir à quel point cette admiration a imprégné notre film.

On nous demande souvent si on considère que notre film fait partie du « cinéma autochtone brésilien ». Il nous semble que la seule réponse possible est d’assumer que nous n’avons aucune légitimité pour y répondre. Cette définition devrait être pensée du point de vue des Indiens.

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