La greffe n’a pas pris. En difficulté sur le marché prometteur de la santé connectée, Nokia s’apprête à se séparer de Withings, une start-up française installée à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Selon nos informations, des entreprises françaises, européennes ainsi que Google et Samsung, qui développent une large panoplie d’objets connectés, seraient en lice pour la reprise de Withings. Dans un marché qui nécessite des moyens colossaux pour accompagner le lancement de nouveaux produits, ces derniers font office de favoris.
Si l’identité du repreneur demeure inconnue, il devrait néanmoins débourser une somme bien inférieure aux 170 millions d’euros versés par Nokia en 2016. En octobre 2017, l’entreprise finlandaise a ainsi annoncé, dans son rapport financier trimestriel, avoir surévalué les actifs de Withings d’un montant avoisinant les 140 millions d’euros.
Bercy et le secrétariat d’Etat chargé du numérique suivent de près l’avancée des négociations autour de ce dossier stratégique, qui dépasse les enjeux liés à la santé publique et au maintien de près de 200 postes en France. « Les secteurs liés à l’intelligence artificielle, surtout dans le domaine de la santé, sont d’une importance primordiale, explique une source proche du dossier. Pour assurer les meilleurs services, il faut des entreprises qui soient à la source des données. Withings est de cette trempe-là. A l’heure où l’intérêt des Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft pour le secteur de la santé se confirme, il faut que l’Europe s’active pour rester dans le jeu. »
Considérée comme un fleuron de la French Tech
La direction de Nokia France refuse, pour le moment, de commenter les informations. Acquise par le géant finlandais en avril 2016 et rebaptisée Nokia Health depuis, Withings a mis sur le marché des pèse-personnes connectés, des montres et des bracelets permettant de mesurer l’activité physique en visualisant les données relatives à la santé de l’utilisateur.
En février, par la voix de Kathrin Buvac, la directrice de la stratégie du finlandais, dans une note interne publiée par le site spécialisé The Verge, Nokia a annoncé un changement de stratégie de sa branche santé connectée, sans fermer la porte à une éventuelle cession de l’entreprise à l’avenir. « Nos activités dans le secteur de la santé numérique ont du mal à s’adapter et à répondre à nos attentes en termes de croissance », a expliqué Mme Buvac aux salariés, avant de relativiser : « Echouer vite n’est pas une défaite, c’est un apprentissage accéléré. »
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