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Plus de 200 plaintes déposées en même temps pour des propos homophobes sur Internet

L’objectif des avocats est notamment d’« instaurer la peur du gendarme » et que « cesse l’impunité » des auteurs de propos homophobes sur Internet, rarement condamnés.

Le Monde avec AFP

Publié le 18 janvier 2019 à 13h22

Temps de Lecture 1 min.

Des propos homophobes sont régulièrement publiés sur les réseaux sociaux.

Une vingtaine d’avocats ont déposé simultanément, jeudi 17 janvier, 213 plaintes dans douze tribunaux pour des messages à caractère homophobe publiés sur Internet, notamment sur Twitter. Objectif : que « cesse l’impunité » dont jouissent souvent leurs auteurs.

« Si mon père était PD, j’l’aurais flingué », « Il est temps de dire que les homos n’ont pas leur place dans ce monde », « Une fiotte n’est pas un homme »… Après une veille de deux mois, les associations Stop Homophobie et Mousse ont recensé plusieurs centaines de messages homophobes sur les réseaux sociaux.

« Si on avait pu, on aurait fait des milliards de plaintes. L’idée, c’est d’instaurer la peur du gendarme », a déclaré Stéphane Cola, président du réseau d’avocats, notaires et médecins Gay-friendly, qui a épaulé les deux associations dans l’opération. « Désormais, ces haineux doivent savoir que s’ils tiennent des propos répréhensibles, on les enverra devant un juge. »

« Facebook joue le jeu »

« On reçoit des milliers d’injures et parfois des menaces très hard. Quatre-vingts à 85 % de nos signalements n’aboutissent à rien. Il n’y a aucune réaction des pouvoirs publics, tout le monde s’en fout ! », fulmine de son côté Terrence Katchadourian, secrétaire général de Stop Homophobie.

Les insultes publiques à caractère homophobe sont punies d’une peine maximale d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende, mais la justice « condamne peu ou faiblement », affirme M. Cola.

En septembre, le premier ministre, Edouard Philippe, s’était engagé à modifier en 2019 la loi de 2004 dite de « confiance dans l’économie numérique », devenue obsolète, afin de renforcer la pression sur les opérateurs du Net pour lutter contre la cyber-haine.

Parmi les pistes étudiées : imposer aux plates-formes un délai maximal de vingt-quatre heures pour retirer les contenus manifestement racistes, antisémites et homophobes et instaurer de plus fortes amendes contre les grands réseaux sociaux et moteurs de recherche quand ils manquent à leurs obligations.

« Facebook joue le jeu, a engagé des bataillons de modérateurs et fait figure de bon élève. Avec Twitter, on a beaucoup de mal à faire retirer des contenus ou fermer des comptes », a déclaré à l’Agence France-Presse Frédéric Potier, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah, rattaché au premier ministre).

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Depuis une loi votée en 2017, l’Allemagne sanctionne les opérateurs des réseaux sociaux d’une amende pouvant aller jusqu’à 50 millions d’euros s’ils ne retirent pas sous vingt-quatre heures des propos signalés par les usagers comme outranciers ou violant la Constitution.

Lire notre reportage : Article réservé à nos abonnés Visite dans l’un des très secrets centres de modération de Facebook

Le Monde avec AFP

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