Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Facebook : Après Cambridge Analytica, les annonces en trompe-l’œil

Après le scandale Cambridge Analytica, le réseau social a annoncé des mesures en matière de vie privée, pour la plupart anciennes et imposées par le droit européen.

Par 

Publié le 28 mars 2018 à 18h50, modifié le 29 mars 2018 à 09h53

Temps de Lecture 2 min.

Après le scandale Cambridge Analytica, le réseau social a annoncé des mesures en matière de vie privée.

Lorsqu’un gouvernement a du mal à faire passer une réforme, c’est souvent un problème de « pédagogie ». Pour Facebook, c’est un peu la même histoire : alors que le réseau social peine à éteindre le scandale Cambridge Analytica, il a présenté, mercredi 28 mars, des mesures « pour aider [ses] utilisateurs à mieux comprendre [ses] outils ».

« La semaine dernière a montré que nous avions encore beaucoup de travail pour (…) aider les gens à comprendre comment Facebook fonctionne et les choix qu’ils ont sur leurs données. (…) Nous allons prendre des mesures supplémentaires pour que les utilisateurs aient plus de contrôle [en la matière] », écrivent Erin Egan, responsable de la vie privée chez Facebook, et Ashlie Beringer, responsable juridique adjointe.

En réalité, la plus médiatique de ces mesures a déjà été annoncée en janvier ; certaines sont obligatoires au regard du droit européen ; aucune ne changera la pratique de Facebook en matière d’utilisation des données personnelles ; pas une seule n’aurait empêché Cambridge Analytica d’aspirer les données de dizaines de millions d’utilisateurs du réseau social.

Une annonce déjà faite... en janvier

Outre un écran de paramètres plus clair sur son application mobile, Facebook va mettre à disposition de ses utilisateurs « dans les prochaines semaines » un lieu unique où seront accessibles les différents paramètres liés à la vie privée et à la sécurité, où il sera possible « de contrôler [ses] données en quelques clics ».

Concrètement, l’utilisateur pourra accéder plus facilement à des options qui existent déjà aujourd’hui, comme celles concernant la visibilité de ce qu’il poste sur le réseau social ou les données liées à la personnalisation des publicités.

Mais Facebook recycle ici une annonce qu’il avait faite en janvier. « Cette année, nous introduirons un centre de la vie privée rassemblant les principaux réglages en un lieu unique » écrivait M. Egan le 28 janvier. Dans son dernier communiqué, nulle référence à cette annonce précédente : « La plupart de ces mises à jour sont prévues depuis un certain temps », se contentent d’indiquer Erin Egan et Ashlie Beringer.

Facebook oublie aussi de préciser que ces nouveaux instruments pour mieux contrôler les données personnelles, qu’il présente comme une réponse au scandale Cambridge Analytica, sont aussi un moyen de se conformer au règlement général sur la protection des données (RGPD), un texte européen très contraignant en la matière qui va s’appliquer sur tout le continent dès le 25 mai.

« Portabilité des données »

D’autres mesures annoncées par Facebook mercredi répondent à ce règlement, comme l’outil « Accès à vos informations », qui facilitera la suppression de certaines données comme des posts ou des commentaires ; la réécriture du texte expliquant quelles données sont collectées par Facebook et ce qui en est fait ; ou encore la possibilité de transférer ses données d’un service à un autre. Ce dernier point, qui permet à un utilisateur de récupérer ces données personnelles d’un réseau social pour les utiliser chez un concurrent, est une exigence du RGPD, que ce dernier désigne sous le terme de « portabilité des données ». Facebook ne le précise pas.

Ce nouvel écran permettra de supprimer plus facilement les informations personnelles du réseau social.

Ces annonces sont avant tout un moyen de calmer la colère de certains utilisateurs : elles n’auraient en rien empêché le sous-traitant de Cambridge Analytica de récupérer les données par dizaines de millions.

Le Monde
Offre spéciale étudiants et enseignants
Accédez à tous nos contenus en illimité à partir de 9,99 €/mois au lieu de 11,99 €.
S’abonner

A l’époque, les règles de Facebook et son fonctionnement technique autorisaient cette captation : de meilleurs réglages de confidentialité n’auraient rien changé. Facebook a modifié ces paramètres en 2015.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.