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Mariage princier : l’« identité noire » célébrée pour les médias

La chorale gospel, la présence d’Oprah Winfrey, le sermon du révérend Michael Bruce Curry : autant de symboles pour revendiquer la culture afro-américaine de Meghan Markle.

Le Monde

Publié le 20 mai 2018 à 03h39, modifié le 20 mai 2018 à 16h28

Temps de Lecture 2 min.

Une cérémonie alliant le faste de la monarchie britannique aux accents de la culture afro-américaine : c’est ainsi que l’on pourrait décrire le mariage du prince Harry et de l’ex-actrice américaine Meghan Markle, qui a eu lieu samedi 19 mai à la chapelle Saint-George du château de Windsor. « Une mini-révolution [à l’initiative de la mariée] », analyse le Daily Mail.

Les origines de Meghan Markle, née d’un père blanc et d’une mère noire, ont marqué cette « cérémonie multiculturelle ». La chroniqueuse du quotidien britannique The Guardian Afua Hirsch parle ainsi d’une célébration de « l’identité noire » (« blackness »). Elle se réjouit de voir que ce mariage a entraîné sur les réseaux sociaux la juxtaposition de deux hashtags, jamais associés jusqu’alors, #mariage royal et #blackexcellence.

Une combinaison qu’elle explique notamment par les invités présents à ce mariage, que ce soient Serena Williams, Idris Elba, Gina Torres ou la célèbre présentatrice américaine Oprah Winfrey. « Les deux femmes [Meghan Markle et Oprah Winfrey] les plus célèbres du monde, ce jour-là, sont d’origine afro-américaine », clame la journaliste.

Le New York Times va même plus loin, en écrivant qu’avec le clergé, les musiciens, et les invités, c’était la première fois qu’il y avait autant de minorités présentes dans la chapelle Saint-George.

Un sermon d’amour et de tolérance

Un moment fort a retenu l’attention des médias américains et britanniques : le sermon prononcé par le révérend Michael Curry, premier afro-américain à diriger l’Eglise anglicane aux Etats-Unis, vantant le pouvoir de l’amour, citant Martin Luther King, le défenseur des libertés civiques, et faisant référence à l’esclavage.

« Nous devons trouver le pouvoir de l’amour, le pouvoir rédempteur de l’amour. De cette façon, nous pourrons faire du vieux monde un monde nouveau. L’amour est le seul moyen. »

Un message « révélateur du rôle que Meghan Markle pourrait jouer dans cette famille », analyse Vox, que ce soit « en tant que femme divorcée, américaine et biraciale ».

Outre le message et le ton « magistral » du sermon, le New York Times voit une allégorie dans la seule présence du révérend « dans un service qui comportait un bon nombre de poids lourds ecclésiastiques, en incluant l’archevêque de Canterbury (qui a tweeté son admiration de l’évêque) ».

Le choix de la musique

Le sermon a été suivi de la version de Ben E. King de la chanson Stand By Me reprise par une chorale gospel. « Une chanson d’amour, oui, mais l’une des premières à avoir été utilisées dans le mouvement pour les droits civiques, devenant un symbole des protestation face aux injustices raciales », rappelle la journaliste de The Guardian.

La chorale de gospel, ainsi que le violoncelliste Sheku Kanneh-Mason, 19 ans et premier musicien noir à remporter le Young Musician Award de la BBC en trente-huit ans d’histoire, « expressément demandé par Meghan Markle », et qui a notamment chanté Après un Rêve de Gabriel Fauré, ont concouru à renforcer l’identité afro-américaine de cette cérémonie, insiste le magazine Essence, publication à destination des femmes afro-américaines. Leur rédaction a également été attachée à d’autres symboles, tel que « le piercing au nez » de la mère de Meghan Markle, Doria Ragland, descendante d’esclaves des plantations de coton en Géorgie du Sud.

« Il est clair que la mariée voulait faire ressortir son identité raciale, mettre son patrimoine à l’honneur devant un vaste auditoire, écrit Sarah Lyall dans le New York Times. Dans une institution si blanche, dans un pays où il y avait de sérieux problèmes raciaux, c’était un geste marquant. Et ce fut un moment extrêmement symbolique sur la scène mondiale, incluant la possibilité de changer la vision du monde sur la famille royale, et peut-être même la vision de la Grande-Bretagne sur elle-même. »

Le Monde

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