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« Dieselgate » : l’expertise qui met en cause Renault

Visé par une enquête pour « tromperie aggravée », le constructeur français a utilisé un système de dépollution qui ne fonctionnait pas en dessous de 50 km/h.

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Publié le 13 mai 2019 à 11h09, modifié le 13 mai 2019 à 17h11

Temps de Lecture 5 min.

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Showroom de presentation des nouveaux vehicules. Renault Captur.

C’est un nouveau coup dur pour le Groupe Renault. Un rapport d’expertise commandé par les juges chargés du dossier du « dieselgate » apporte des éléments très embarrassants pour le constructeur français. Soupçonnée, à l’instar de Volkswagen, PSA et Fiat-Chrysler, d’avoir manipulé les moteurs de ses véhicules diesel afin de minorer les émissions d’oxydes d’azote (NOx), un gaz très toxique, lors des tests d’homologation, la marque au losange est visée par une information judiciaire pour « tromperie aggravée ». Confiée au pôle santé publique du tribunal de grande instance de Paris, l’enquête pourrait connaître un coup d’accélérateur après la remise d’un rapport très attendu auquel Le Monde a eu accès.

En octobre 2017, les magistrats instructeurs ont ordonné à l’Institut supérieur de l’automobile et des transports (ISAT) de procéder à une batterie de tests complémentaires afin de confirmer l’hypothèse de la présence de dispositifs frauduleux. Une campagne d’essais a été réalisée sur deux modèles de la marque : Captur et Clio IV. Les conclusions de l’ISAT sont sans équivoque sur « l’existence d’une modification des dispositifs de dépollution permettant l’adaptation à la procédure d’homologation de façon différente de conditions d’utilisation réelles ».

« Aucune purge » en dessous de 50 km/h

Pour aller plus loin, les experts de l’ISAT, institut rattaché à l’université de Bourgogne, ont étudié les mécanismes de cette modification. Ils observent que les deux systèmes de dépollution retenus par Renault, la vanne dite « EGR » et le piège à NOx, ne fonctionnent pas dans certaines conditions. La vanne EGR « cesse d’être opérante » à des températures en dessous d’un seuil pouvant être rencontré l’hiver ou supérieur à un seuil qui peut fréquemment être dépassé en conditions normales, non hivernales.

Quant au piège à NOx, il fonctionne « avec une fréquence faible sur une large plage de vitesses pratiquées couramment » et ne réalise « aucune purge » en dessous de 50 km/h. Autant dire que ces systèmes de dépollution sont largement inopérants en ville où les populations sont particulièrement exposées aux rejets de NOx. Un risque considérable en termes de santé publique puisqu’on estime que les oxydes d’azote et les particules fines sont à l’origine de 48 000 décès prématurés en France chaque année.

Augmentation des émissions d’oxydes d’azote

« Nous parvenons aux mêmes conclusions sur l’augmentation des émissions d’oxydes d’azote résultant de cette manipulation pour les véhicules roulant normalement et pensons que, si le fonctionnement de la vanne EGR et du piège à NOx était conforme à celui mis en place pour l’homologation, ces véhicules produiraient, notamment en circulation urbaine, nettement moins d’oxydes d’azote », poursuit l’ISAT. « De l’ordre de la moitié », estiment les experts.

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