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« En liste d’attente sur Parcoursup j’ai été acceptée ! Et j’ai arrêté de stresser... »

Gull, 17 ans, Paris, raconte le compte à rebours de l’attente des résultats de Parcoursup. Jusqu’au premier « oui » enfin décroché. « Plus les jours passaient, plus j’angoissais et moins j’avais envie de réviser mon bac ».

Le Monde

Publié le 11 juin 2018 à 07h15, modifié le 11 juin 2018 à 11h26

Temps de Lecture 3 min.

Après un premier « vrai

Voix d’orientation. Le Monde Campus et La ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants sur leurs parcours d’orientation. Cette semaine, Gull, 17 ans, Paris

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Quelques semaines avant les résultats de Parcoursup, le stress commence à monter. Chacun se demande si une école, une université ou même une CPGE voudra bien l’accueillir. Les premières rumeurs sont lancées : « Seulement les meilleurs élèves obtiendront leurs préférences avant tout le reste » ou au contraire « Parcoursup garantit un avenir scolaire à chacun »...

Pour me rassurer, je mène mes propres recherches sur parcoursup.fr. Je lis et analyse chaque rubrique, mais tout est encore flou. Étant une élève moyenne, dont la moyenne tourne autour de 14, je commence à douter de mon avenir. Serais-je prise quelque part ? Pourrais-je avoir mon premier vœu ? Beaucoup de questions me trottent dans la tête. L’attente commence à être longue. En plus de l’approche du bac, je suis confrontée au stress et à l’incertitude à l’égard de mon avenir dans les études supérieures.

22 mai 2018 à 18h, les tout premiers résultats tombent, assez violemment. Je tente désespérément d’accéder à l’application Parcoursup, que j’ai téléchargé sur mon téléphone, n’étant pas chez moi. 4G allumée, rien n’y fait. Le site est complètement saturé. C’est probablement dû au fait qu’au même moment, des centaines de milliers de terminales cherchent, comme moi, à découvrir quelles propositions leurs ont été faites. Toutes les 30 secondes, je réactualise encore et encore l’application, mais rien n’y fait.

Ce calvaire dure au moins une heure avant que, le cœur palpitant, la liste de mes vœux s’affiche enfin. Je constate à mon plus grand bonheur un « oui » à chacun de mes 10 vœux. Cette joie ne dure qu’une demi-seconde : je suis en liste d’attente absolument partout. « Des places se libèrent régulièrement. Une alerte vous sera envoyée dès que vous recevrez une proposition ». Je crois que c’est la pire phrase que j’ai pu lire depuis le début de l’année.

Je garde espoir, et décide de regarder mes classements. Ayant demandé toutes les facs de médecine « parisiennes » (Descartes, Sorbonne université, Diderot mais aussi Versailles, Créteil, Paris Sud et Bobigny), je remarque que mes classements ne semblent pas trop mauvais, compte-tenu du nombre de demandes totales. Par exemple, je suis à la 1 170e position sur 10 231 personnes pour un nombre total de 1 450 places à l’université Descartes. A Bobigny je suis à la 173e position sur 6 869 personnes pour un nombre total de 700 places. Je suis à la fois contente et déçue, car ces classements correspondent aux facs que je souhaitais le moins. Mon premier choix c’est plutôt l’Université Diderot, où je me situe malheureusement à la 3 379e position sur 10 359 personnes pour un nombre total de 1 685 places...

« Le sentiment d’être en compétition avec tout le monde »

Dégoûtée, je demande à mes autres camarades de classe ce qu’il en est pour eux. Après un sondage, on constate avec stupéfaction que seulement 13 personnes sur 35 ont reçu une proposition d’affectation dont seulement trois ayant eu leur premier choix. Le reste de la classe est pour le moment en attente. D’autres ont reçus des « non », notamment de la part d’une licence, ce qui semble irréel. Une de mes amies, au lycée Diderot, m’annonce qu’elle a eu 20 vœux refusés, dont quelques universités. C’est énorme.

Perturbés, un sentiment de relâchement nous accable tous. Personnellement, j’ai le sentiment d’avoir fourni des efforts, une année entière, inutilement. Pourquoi faudrait-il persévérer et passer le bac, si je n’ai réussi à obtenir aucune proposition. Je suis dégoûtée et déprimée. J’ai l’impression que mes vœux n’aboutiront pas. L’attente était insoutenable. Plus les jours passaient, plus j’angoissais et moins j’avais envie de réviser mon bac. Avec mes amis, on s’épaule et on se rassure, mais rien n’y fait. Il y a toujours ce sentiment d’impuissance qui nous rattrape. Et celui d’être en compétition avec tout le monde.

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Même si mes classements n’étaient pas trop désastreux, j’avais toujours en tête les milliers de personnes devant moi, qui pouvaient à tout moment accepter les quelques places qu’il restait. J’avais énormément de doute et je remettais constamment en question mon avenir, savoir si j’allais pouvoir faire quelque chose que j’aime ou pas.

Le 27 mai, j’ai enfin reçu un vrai « oui ». Une proposition de la part de l’Université de Bobigny Paris XIII. C’est mon 3ème choix. J’ai renoncé aux vœux de mon plan B, toutes les facs de Droit, en pensant à la place que je libérais pour les autres. Et j’ai seulement « maintenu » ceux pour lesquelles je garde encore espoir. Quelques jours plus tard, j’ai eu la chance d’être également acceptée à l’Université Paris V et à Créteil. Celles que je voulais !

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La Zone d’expression prioritaire (ZEP) est un dispositif d’accompagnement à l’expression des jeunes. La ZEP organise des ateliers d’écriture animés par des journalistes, dans des lycées, universités, associations étudiantes ou dans des structures d’insertion.

Tous leurs récits sont à retrouver sur Le Monde Campus et sur la-zep.fr.

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