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« Non aux épandages polluants qui menacent les sites archéologiques des causses du Lot »

Dans une tribune au « Monde », des préhistoriens et des paléontologues s’inquiètent de l’impact de l’élimination de lisiers issus d’activités de méthanisation sur le patrimoine souterrain de ces zones calcaires.

Publié le 30 avril 2018 à 13h00, modifié le 30 avril 2018 à 16h52 Temps de Lecture 3 min.

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Tribune. Un gros méthaniseur industriel, qui va traiter 67 000 tonnes de déchets par an, vient de s’installer à Gramat (Lot). Ces ­déchets proviendront de cinq départements dans un rayon de 130 kilomètres. Ils comprendront des déchets d’abattoirs, de stations d’épuration des villes, de restauration collective, d’élevages industriels, de laiteries, etc.

En cas d’épidémie de grippe aviaire, ce méthaniseur est envisagé comme moyen d’élimination des lisiers contaminés. Ces différents intrants contiennent des matières polluantes (métaux lourds, PCB, perturbateurs endocriniens, germes, pesticides, biocides, antibiotiques, éléments minéraux et organiques divers dont l’azote et le phosphore). Un méthaniseur industriel plus petit se développe aussi sur le causse de Martel à Mayrac, qui traitera 15 000 tonnes de déchets par an, et quatre autres projets sont en construction dans la région.

Les digestats s’infiltrent immédiatement dans les sols et sous-sols

Ces installations produiront du ­méthane, de l’électricité et un sous-produit, le digestat brut liquide, présenté comme un « fertilisant », qui sera épandu sur 6 000 hectares au cœur du parc naturel des causses du Quercy et 800 hectares du causse de Martel. Rappelons que tout ce qui ­entre dans le méthaniseur se retrouve en sortie dans le digestat, même si une hygiénisation incomplète est effectuée. Les digestats s’infiltrent immédiatement dans les sols et sous-sols.

La région calcaire des causses est un milieu particulièrement vulnérable déjà victime des épandages du lisier des élevages industriels, qui provoquent l’expansion extraordinaire de la végétation aquatique dans le lit de la Dordogne, du Célé et de leurs affluents ainsi que des pollutions d’eau potable enregistrées notamment à Cahors au printemps 2017. Une opposition ­citoyenne locale s’organise.

Nous, préhistoriens et paléontologues, voulons aussi attirer l’attention des pouvoirs publics sur le risque de pollution des couches archéologiques et des gisements préhistoriques qui abondent dans cette région calcaire. Plusieurs d’entre eux, comme la grotte ornée des Merveilles et la grotte de ­Sirogne (Rocamadour), le site mésolithique du Cuzoul de Gramat, le site moustérien du Mas Viel, la grotte de Pradayrol (Caniac-du-Causse) qui a fourni les vestiges parmi les plus ­anciens de France et de la région, se trouvent au milieu ou à proximité ­immédiate des zones d’épandage.

La plupart des gisements préhistoriques et paléontologiques sont situés près de la surface des causses et sont particulièrement vulnérables

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