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Le traitement des migrants par la Hongrie critiqué dans un rapport du Conseil de l’Europe

Le rapport d’un groupe d’experts dénonce la détention de migrants dans des camps à la frontière de la Serbie. Ce n’est pas la première fois que Budapest est critiqué pour son traitement des migrants.

Le Monde avec AFP

Publié le 27 avril 2018 à 17h01, modifié le 27 avril 2018 à 17h01

Temps de Lecture 2 min.

Connue pour son hostilité à l’accueil de migrants, la Hongrie vient d’être épinglée par un rapport du Conseil de l’Europe pour les conditions de détention de ces derniers. Le pays doit mieux identifier les victimes du trafic d’êtres humains parmi les migrants et les demandeurs d’asile qui sont « privés de liberté » dans des camps à la frontière avec la Serbie, dit un rapport de l’organisme, vendredi 27 avril.

« La capacité de détection des victimes potentielles de la traite des migrants et des demandeurs d’asile en Hongrie s’est détériorée, » estime le Groupe d’experts du Conseil (Greta) sur la traite des êtres humains. Le rapport fait suite à une visite dans les deux camps mis en place par les autorités hongroises à la frontière serbe, à Röszke et à Tompa (Sud). Les experts ont constaté que les demandeurs d’asile y attendaient une décision concernant leur demande d’asile, avec interdiction de pénétrer dans le reste du territoire hongrois.

La Commission européenne, le haut-commissaire de l’ONU et de nombreuses associations ont critiqué cette mesure entrée en vigueur en 2017, qu’ils assimilent à la détention. Budapest conteste ce terme, soulignant qu’il est possible aux migrants de quitter les lieux s’ils retournent en Serbie, pays par lequel ils sont entrés. Une dizaine de demandeurs sont admis chaque jour dans ces camps en provenance de Serbie.

Des employés incapables de renseigner les migrants sur leurs démarches administratives

« Sous la surveillance des gardes armés, les demandeurs d’asile dans les zones de transit sont privés de liberté, détenus dans des locaux exigus, entourés de barbelés », qui ne peuvent être considérés comme un hébergement « approprié et sûr pour les victimes de la traite », selon le Greta. La délégation dit avoir constaté que la plupart des employés travaillant dans les zones de transit « ne pouvaient ni expliquer les procédures à suivre ni renseigner sur les autorités compétentes » pour prendre en charge ce public vulnérable, notamment les mineurs.

En outre, le rapport a listé 79 cas « d’expulsions collectives de migrants irréguliers » vers la Serbie, en moins de deux semaines, en décembre 2017. Ces expulsions affectent la capacité de la Hongrie à identifier et à prendre en charge les victimes de trafic, selon le rapport. Budapest, dans sa réponse au Greta, a jugé « sans fondement » cette référence à la pratique d’expulsions collectives.

La Hongrie, où le premier ministre souverainiste Viktor Orban vient d’être réélu pour un troisième mandat d’affilée, s’est illustrée depuis 2015 par son discours vindicatif contre l’accueil de migrants extraeuropéens et par une série de mesures durcissant la politique migratoire du pays. Le pays a reçu en 2017 3 397 demandes d’asile et a accordé le statut de protection subsidiaire, ou celui de réfugié, à 1 216 personnes.

  • Un panneau sur la clôture annonce la frontière qui sépare la Hongrie de la Serbie.

    Un panneau sur la clôture annonce la frontière qui sépare la Hongrie de la Serbie. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Un Pakistanais soigne une blessure au genou. Il dit avoir été battu par la police hongroise alors qu’il tentait de franchir illégalement la frontière.

    Un Pakistanais soigne une blessure au genou. Il dit avoir été battu par la police hongroise alors qu’il tentait de franchir illégalement la frontière. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Des enfants venant de Syrie et d’Afghanistan apprennent l’anglais avec leur professeur serbe, Tamara.

    Des enfants venant de Syrie et d’Afghanistan apprennent l’anglais avec leur professeur serbe, Tamara. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Des migrants se rasent à tour de rôle.

    Des migrants se rasent à tour de rôle. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Des femmes du Kurdistan irakien étendent du linge.

    Des femmes du Kurdistan irakien étendent du linge. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Des migrants chargent la batterie de leur téléphone.

    Des migrants chargent la batterie de leur téléphone. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Une femme vient de recevoir le déjeuner de la Croix-Rouge.

    Une femme vient de recevoir le déjeuner de la Croix-Rouge. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Les hommes font la queue en attendant le service du déjeuner.

    Les hommes font la queue en attendant le service du déjeuner. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Un Pakistanais fait une sieste.

    Un Pakistanais fait une sieste. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Un homme cuisine les légumes achetés au village.

    Un homme cuisine les légumes achetés au village. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Des hommes attendent de savoir qui pourra passer le lendemain en Hongrie.

    Des hommes attendent de savoir qui pourra passer le lendemain en Hongrie. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Le garde champêtre hongrois Szalma Tamàs a récemment découvert trente et un migrants illégaux dans la forêt.

    Le garde champêtre hongrois Szalma Tamàs a récemment découvert trente et un migrants illégaux dans la forêt. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Mohammed, l’autodesigné leader du camp de transit, apprend de la police hongroise les noms des quinze personnes qui seront autorisées à passer en Hongrie le lendemain.

    Mohammed, l’autodesigné leader du camp de transit, apprend de la police hongroise les noms des quinze personnes qui seront autorisées à passer en Hongrie le lendemain. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • La liste complète.

    La liste complète. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Des femmes et des enfants du camp de Tompa-Subotica, près de la clôture marquant la frontière.

    Des femmes et des enfants du camp de Tompa-Subotica, près de la clôture marquant la frontière. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Une Syrienne dormant dans son lit. Le camp de transit de Subotica a été conçu pour 70 migrants, il en accueille actuellement 250, seuls quelques-uns ont une chambre.

    Une Syrienne dormant dans son lit. Le camp de transit de Subotica a été conçu pour 70 migrants, il en accueille actuellement 250, seuls quelques-uns ont une chambre. LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • Les migrants qui se trouvent sur la liste des partants attendent le bus qui doit les conduire, après des entretiens et des examens, dans la zone de transit de Röszke (Hongrie).

    Les migrants qui se trouvent sur la liste des partants attendent le bus qui doit les conduire, après des entretiens et des examens, dans la zone de transit de Röszke (Hongrie). LOULOU D’AKI POUR « LE MONDE »

  • László Toroczkai, le maire d’Ásotthalom, la commune hongroise située de l’autre côté de la frontière, dans son bureau. Il est le vice président du parti d’extrême droite Jobbik.

    László Toroczkai, le maire d’Ásotthalom, la commune hongroise située de l’autre côté de la frontière, dans son bureau. Il est le vice président du parti d’extrême droite Jobbik. LOULOU D'AKI POUR LE MONDE

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