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Les drones se bousculent au-dessus des prisons

Au Canada, mais aussi en France, les livraisons de produits de contrebande par ce moyen augmentent fortement, et inquiètent les autorités pénitentiaires.

Publié le 16 mai 2018 à 10h58, modifié le 16 mai 2018 à 10h58 Temps de Lecture 2 min.

Un drone et son chargement interceptés en août  2016 aux abords d’une prison londonienne.

Les visites inopinées de drones au-dessus des centres de détention sont devenues presque banales. Aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne mais aussi en France, les signalements se multiplient. Au Québec, les chiffres collectés par l’administration pénitentiaire sont particulièrement éloquents. Selon des informations obtenues par Radio-Canada, le nombre d’appareils sans pilote repérés autour des prisons de la province est passé de 27 en 2015 à 180 en 2017. On en avait recensé pas plus de 13 en 2013. Pendant cette même période de deux ans, le nombre de colis interceptés après avoir été introduits illégalement est passé de 14 à 123. Des paquets contenant de la drogue, des téléphones ou du tabac (il est interdit de fumer dans les prisons québécoises).

« On peut saisir des colis reliés aux drones deux à trois fois par semaine, peut-être plus », admet François Landreville, le directeur de la prison de Bordeaux, à Montréal. Selon Mathieu Lavoie, le président du Syndicat du personnel pénitentiaire, les passages de drones relevés autour des prisons ne constituent que la partie émergée de l’iceberg. Il y en aurait beaucoup d’autres. « Souvent, quand on les voit, il est trop tard, les substances entrent à travers les murs », fait-il valoir.

Alors que seuls quatre drones ont pu être interceptés, les responsables de la prison de Bordeaux assurent travailler avec le Conseil national de recherche du Canada pour mettre au point les moyens techniques permettant de neutraliser les appareils à l’approche des établissements pénitentiaires. Selon lui, « on a trouvé quelque chose de très performant » et un projet pilote devrait être bientôt engagé. Les syndicalistes restent sceptiques. « Je vais y croire quand ça va être annoncé et installé (…). Moi ce que j’entends c’est qu’ils n’ont pas d’argent pour les installer », assure Mathieu Lavoie à Radio-Canada.

En France, aussi, les autorités pénitentiaires sont sur le qui-vive. Durant l’été 2017, un drone avait déposé un colis dans une cour du centre pénitentiaire de Valence (Drôme) après s’être faufilé à travers la protection anti-hélicoptères. L’appareil « s’est posé dans la cour vers 15 h 30, une heure où presque tous les détenus sont à l’extérieur. Il était équipé d’une caméra et transportait un colis clairement identifié », avait témoigné à l’AFP le syndicat UNSA-Justice. Son contenu, dont les détenus s’étaient emparés et qui était passé de mains en mains, n’avait pu être saisi. Le syndicat avait évoqué « des projections quasi quotidiennes de matériels illicites par-dessus les murs de la prison ».

Quelques mois plus tôt, un drone avait été découvert dans l’enceinte de la maison d’arrêt de Villefranche-sur-Saône (Saône-et-Loire) après s’être crashé. Deux téléphones portables avaient aussi été déposés par un drone dans la prison d’Annœullin (Nord). Fin 2017, le tribunal correctionnel de Grasse a condamné à trois mois de prison un homme qui avait tenté de livrer quatre téléphones portables dans la cour de la maison d’arrêt de la ville avec un drone mais n’était pas parvenu à le faire décoller.

Au Royaume-Uni, le gouvernement britannique a annoncé la constitution d’une équipe spécialisée dans la lutte contre les drones composée de policiers et d’agents pénitentiaires. La mission de cette unité est d’inspecter les appareils saisis dans les prisons pour tenter de retrouver leurs propriétaires, notamment en relevant les traces ADN. De son côté, la prison de l’île anglo-normande de Guernesey a annoncé avoir installé un dispositif de détection des drones, présenté comme une grande première.

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