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A Chemnitz, « Marx, c’est du passé. Les nations sont de retour »

Pour la deuxième soirée, des sympathisants d’extrême droite ont manifesté après le meurtre d’un homme. « La haine dans la rue » n’a pas sa place, a prévenu Angela Merkel.

Par  (Chemnitz (Allemagne), envoyé spécial)

Publié le 28 août 2018 à 06h54, modifié le 28 août 2018 à 16h51

Temps de Lecture 4 min.

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Des pancartes « Stop à la marée des demandeurs d’asile », lors de la manifestation d’extrême droite, à Chemnitz (Allemagne), le 27 août.

Avec son mètre quatre-vingt-douze, son regard sombre et ses chaussures à épais crampons, Ali ne manque pas d’arguments pour faire réfléchir ceux qui voudraient lui chercher des embrouilles. Malgré cela, cet Afghan de 19 ans, réfugié en Allemagne depuis novembre 2015, le reconnaît sans détours : « Aujourd’hui, j’ai peur. Bien sûr, cela ne m’empêche pas de vivre. Mais je sais désormais que tout peut m’arriver d’un instant à l’autre. »

Lundi 27 août, Ali faisait partie du gros millier de manifestants qui se sont rassemblés dans le centre-ville de Chemnitz (Allemagne) afin de tenir tête à l’extrême droite venue battre le pavé, pour la deuxième journée consécutive. Des rassemblements dénoncés le lendemain par la chancelière Angela Merkel qui a fait savoir que « la haine dans la rue » n’a pas sa place en Allemagne.

« Ce que nous avons vu n’a pas sa place dans un Etat de droit », a déclaré la chancelière allemande lors d’une conférence de presse à Berlin avec son homologue croate. « Nous avons vu des chasses collectives, nous avons vu de la haine dans la rue, et cela n’a rien à voir avec un Etat de droit », a-t-elle insisté, évoquant les images des manifestations à Chemnitz de ces deux derniers jours, après qu’un Allemand de 35 ans a été tué au couteau, dans la nuit de samedi à dimanche. Un meurtre dont ont été immédiatement suspectés un Irakien et un Syrien d’une vingtaine d’années – les deux hommes ont été arrêtés lundi par la police –, et qui a été suivi de représailles.

Dimanche, des vidéos amateurs ont été diffusées sur les réseaux sociaux et à la télévision montrant des skinheads en train d’agresser des personnes d’origine étrangère. « Quand j’ai vu ces images et que j’ai su qu’une contre-manifestation était organisée, j’ai décidé de venir, mais c’est la première fois que je participe à ce genre de rassemblement. Je ne suis pas à l’aise avec la politique », raconte Ali, à l’évidence un peu perdu au milieu des « Nazis, dehors ! » scandés autour de lui.

Contre « la chancelière des réfugiés »

« Nazis » ? De l’autre côté de l’avenue, barrée par un important dispositif policier, ceux à qui s’adresse le qualificatif lèvent les yeux au ciel. « Je ne suis pas nazie, je suis juste pour que l’Allemagne redevienne allemande », explique Manuela. Venue exprès de Suhl, une petite ville de Thuringe située à 200 kilomètres de Chemnitz, avec quatre amis, cette commerçante de 39 ans est « exaspérée par ces meurtres à répétition commis un peu partout par des étrangers ».

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