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Le site conspirationniste InfoWars cristallise les problèmes de modération sur Facebook

Le site, qui diffuse régulièrement des informations erronées ou trompeuses, illustre les tiraillements du réseau social, entre respect de la liberté d’expression et nécessité de réguler les « fake news ».

Le Monde

Publié le 13 juillet 2018 à 16h09, modifié le 14 juillet 2018 à 06h32

Temps de Lecture 2 min.

Alex Jones est l’une des figures emblématiques de l’extrême droite américaine.

Le site InfoWars est peu connu hors des pays anglophones, et son nom sonne comme une déclaration de guerre. Animé par l’exubérant Alex Jones, il s’agit d’un des grands sites de référence de l’extrême droite américaine. Le ton est virulent, souvent xénophobe, et Alex Jones évoque régulièrement dans ses populaires émissions vidéo des théories du complot – il a fait l’objet d’une plainte de familles de victimes après avoir affirmé que la fusillade de l’école Sandy Hook, en 2012, ne s’était jamais produite. Il a également affirmé à de multiples reprises que le Parti démocrate américain préparait un coup d’Etat le jour de la fête nationale, le 4 juillet.

Sur les réseaux sociaux, InfoWars jouit d’une audience confortable : plus de 1,6 million d’abonnés sur Facebook, plus de 800 000 sur Twitter. Alex Jones utilise régulièrement son audience sur ses plates-formes pour diffuser des informations erronées ou trompeuses. Or, Facebook a annoncé durant l’année écoulée toute une série de mesures visant précisément à limiter la diffusion de ce type de messages.

D’où la question posée par un journaliste américain, ce 12 juillet, lors d’une conférence de presse de Facebook : pourquoi ne pas bannir directement la page d’InfoWars ? « Je n’ai pas pu obtenir une véritable réponse », résume le journaliste.

Le réseau social s’est fendu d’une nouvelle réponse, publiée sur Twitter : « Nous ne pensons pas qu’interdire des pages parce qu’elles diffusent des théories du complot est la bonne manière d’agir. […] Nous préférons réduire la visibilité des messages qui ont été identifiés comme faux, ainsi que les pages qui les diffusent. […] Nous voyons des pages, de gauche comme de droite, qui diffusent ce qu’elles considèrent comme des articles d’opinion ou d’analyse, mais que d’autres identifient comme de fausses informations. Nous pensons qu’interdire ces pages serait contraire à la liberté d’expression. »

Accusations de censure et de « biais de gauche »

C’est toute la question autour des pages comme celle d’InfoWars, très marquée politiquement et qui publie un mélange de contenus d’opinion et d’informations plus ou moins douteuses. InfoWars est devenu au fil des ans un point de ralliement pour une partie de la droite américaine ; une censure du site par les réseaux sociaux provoquerait une levée de boucliers immédiate – Alex Jones n’a d’ailleurs pas hésité à écrire, après ces échanges, que CNN (où travaille le journaliste qui a posé la question initiale) demandait la censure pure et simple de son site.

Les règles appliquées en la matière par Facebook ne sont pas très différentes de celles de Twitter ou YouTube, qui préfèrent masquer plutôt que censurer les comptes diffusant des théories du complot et autres informations fausses. Mais le sujet est particulièrement sensible pour Facebook, qui avait fait en 2016 l’objet de vives critiques de la part de la droite américaine. Plusieurs élus et journalistes conservateurs reprochaient à la plate-forme de « censurer » arbitrairement les articles de sites classés à droite dans son outil, depuis abandonné, affichant les sujets d’actualité très partagés sur le réseau. Fondées sur des témoignages sujets à caution, ces accusations avaient toutefois conduit Mark Zuckerberg à rencontrer plusieurs ténors de la droite américaine.

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Depuis, les conservateurs américains continuent de critiquer très régulièrement Facebook pour un supposé « biais de gauche » dans le fonctionnement du réseau social. Et l’entreprise a, à plusieurs reprises, semblé céder sous la pression. En mai, elle a annoncé qu’elle lançait une étude sur les « biais politiques ». A la surprise de la plupart des observateurs, l’entreprise n’a pas confié la réalisation de cette étude à un universitaire ou à une personnalité « neutre », mais à un ancien sénateur républicain. La très conservatrice Heritage Foundation sera également associée à l’étude.

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