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A Gaza, la bataille des cerfs-volants enflammés

Le procédé artisanal exaspère la population israélienne et pousse l’armée à répliquer.

Par  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 20 juin 2018 à 10h52, modifié le 21 juin 2018 à 08h13

Temps de Lecture 4 min.

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Le 8 juin, des manifestants ont lancé un cerf-volant contenant un produit inflammable depuis Gaza vers Israël.

La circulation s’intensifie dans le ciel israélien, le long de la bande de Gaza. Les Palestiniens ont découvert l’efficacité d’une arme inattendue : le cerf-volant. Ces objets de différentes tailles, dotés d’un ruban enflammé, sont lâchés depuis Gaza. Portés par le vent, ils atterrissent dans les champs cultivés par les communautés israéliennes et les réserves naturelles, de l’autre côté de la clôture de sécurité. Au total, 25 km² ont été ainsi brûlés ces dernières semaines. Mardi, une vingtaine de départs de feu ont été constatés.

Des cerfs-volants, mais aussi des ballons artisanaux, voire des préservatifs remplis d’hélium : ce harcèlement du pauvre, qui n’a pas causé de blessés, suscite l’exaspération de la population civile israélienne, plaçant l’armée dans l’obligation de réagir. Cette situation est à l’origine de la nouvelle nuit d’escalade, survenue mercredi 20 juin au matin. L’aviation israélienne a frappé 25 cibles militaires. Une trentaine de roquettes et d’obus de mortier ont été tirés de la bande de Gaza, dont trois ont atterri en Israël, notamment près d’une école.

De part et d’autre, aucune victime n’a été déplorée. Mais chaque poussée de fièvre de cette nature, comme ce fut déjà le cas le 29 mai, accroît le risque d’un nouveau conflit. Et ce alors qu’il n’est pas souhaité par les parties impliquées.

Tactique dissuasive

La presse israélienne rapporte une différence d’analyse entre l’état-major de l’armée, au rôle modérateur, et certains ministres nationalistes. Les hauts gradés, suivis par le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, et le ministre de la défense, Avigdor Lieberman, estiment qu’il serait dangereux d’assimiler les cerfs-volants à des tirs de roquette, malgré les dégâts matériels subis. D’abord parce que les lanceurs – des adolescents – se trouvent loin de la clôture frontalière. Les viser serait catastrophique en termes d’image pour l’Etat hébreu, et risquerait de provoquer des pertes collatérales considérables. Tous les éléments seraient alors réunis pour conduire à une escalade avec les factions armées palestiniennes.

Or le Hamas et le Jihad islamique acceptent l’idée d’une trêve dans l’utilisation des roquettes, préférant se concentrer sur le prolongement de la « marche du grand retour », entamée depuis le 30 mars, lors de laquelle près de 120 personnes ont été tuées et plus de 3 700 blessés par balles.

Mais les factions comptent répliquer aux frappes israéliennes, si elles interviennent en réponse aux cerfs-volants. Dans une conférence téléphonique, mercredi, le porte-parole de l’armée, Jonathan Conricus, a qualifié la stratégie israélienne de « mesurée ». Les cerfs-volants « ne sont pas des jouets mais des armes destinées à tuer et infliger des dégâts », a-t-il déclaré, les inscrivant dans la « chaîne de terreur » développée par le Hamas. Selon l’officier, le mouvement islamiste « a placé sous son contrôle » la production et le lancement des cerfs-volants, initiés à l’origine de façon spontanée.

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