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Diabète et obésité : les pesticides pourraient augmenter le risque pour la population

Exposées pendant un an à des doses réalistes d’un cocktail de pesticides, des souris deviennent diabétiques. Des données cohérentes avec des études épidémiologiques menées sur les humains.

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Publié le 29 juin 2018 à 12h41, modifié le 30 juin 2018 à 06h35

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Les six substances sélectionnées pour l’étude sont parmi les plus fréquemment retrouvées dans les fruits et les légumes.

Il devient de plus en plus compliqué de contester l’existence d’effets sanitaires des pesticides sur les humains, par voie alimentaire. En témoignent de nouveaux travaux, rendus publics mercredi 27 juin, et publiés dans la revue Environmental Health Perspectives (EHP).

Conduits par des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), ceux-ci montrent que des rongeurs mâles chroniquement exposés par leur alimentation à un cocktail de six pesticides courants, à des niveaux réputés sans risque, enregistrent une forte prise de poids, une augmentation du taux de masse grasse et un diabète.

Les femelles sont, elles, sujettes à d’autres effets, plus subtils. C’est la première fois que les effets obésogènes et diabétogènes d’un cocktail de produits phytosanitaires actuellement en usage sont ainsi mis en évidence. Ces résultats, notent les auteurs, sont d’autant plus importants qu’ils sont cohérents avec d’autres données, issues de la cohorte NutriNet.

L’étude de cette cohorte, qui suit les habitudes alimentaires de plus de 50 000 personnes, a montré, en 2013 puis en 2017, que les plus gros consommateurs d’aliments bio ont moins de risque de souffrir d’un surpoids ou d’une obésité et de développer un syndrome métabolique (précurseur du diabète de type 2), par rapport aux non-consommateurs de ces aliments produits sans pesticides de synthèse.

« Nos résultats sont importants pour l’interprétation des données de NutriNet », explique Laurence Payrastre, chercheuse au laboratoire de toxicologique alimentaire de l’INRA (Toxalim), à Toulouse, et coauteure de ces travaux. « Ils permettent de renforcer la présomption d’un lien de causalité entre l’exposition de la population à des pesticides et le risque de troubles métaboliques. »

Exposés à la dose journalière admissible

Pendant cinquante-deux semaines, les chercheurs de l’INRA ont exposé des souris à un mélange de six pesticides courants – quatre fongicides et deux insecticides (ziram, chlorpyrifos, imidaclopride, boscalide, thiophanate, captan). « Nous avons sélectionné ces six substances parce qu’elles figurent parmi les plus fréquemment retrouvées dans les fruits et légumes, explique Mme Payrastre. Nous avons procédé de manière à reproduire sur les animaux l’exposition possible des consommateurs. »

Les rongeurs ont ainsi été soumis à la dose journalière admissible (DJA) calculée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pour chacun des six pesticides, et réputée ne faire courir aucun risque. La durée de l’expérience – un an –, correspond à environ trente ans pour un humain.

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