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A Washington, journée à hauts risques politiques pour les réseaux sociaux

Deux auditions parlementaires se déroulent alors que Facebook, YouTube et surtout Twitter font face à des menaces de régulation grandissantes.

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Publié le 05 septembre 2018 à 06h47, modifié le 05 septembre 2018 à 17h42

Temps de Lecture 3 min.

Le PDG de Twitter, Jack Dorsey (ici en 2015), sera auditionné devant la commission des renseignements du Sénat américain le 5 septembre.

Les hauts responsables de Google, Facebook et Twitter sont convoqués aux Etats-Unis, mercredi 5 septembre, devant deux commissions parlementaires.

La première audition, devant la commission des renseignements du Sénat, est plutôt classique : ce comité a déjà entendu à plusieurs reprises des dirigeants des trois entreprises, dans le cadre de la vaste enquête qu’il mène sur les « opérations d’influence étrangères » durant l’élection présidentielle américaine de 2016.

En revanche, le Sénat a cette fois exigé des trois géants de la Silicon Valley qu’ils envoient leurs responsables les plus haut placés. Les précédentes auditions avaient accueilli des cadres relativement inconnus du grand public mais, mercredi, Facebook sera représenté par sa numéro deux, Sheryl Sandberg, et Twitter par son PDG, Jack Dorsey. Une chaise, toutefois, pourrait rester vide : le cofondateur de Google, Larry Page, a fait savoir qu’il ne souhaitait pas répondre à la convocation des sénateurs – Google a proposé le nom d’un autre responsable, mais le Sénat a refusé.

Comme les précédentes auditions de la commission sénatoriale, celle prévue mercredi devrait très largement dépasser son cadre de départ. Depuis 2016, les auditions parlementaires des dirigeants de réseaux sociaux sont le théâtre de spectaculaires passes d’armes entre eux et les élus, sur des sujets n’ayant parfois aucun rapport avec le thème initial. Les conflits entre républicains, démocrates et ces entreprises se sont d’ailleurs intensifiés ces derniers mois.

Accusations de partialité et de censure

Les élus démocrates accusent notamment Twitter, YouTube et Facebook de tolérer, alors qu’ils sont contraires aux règles de ces réseaux, les discours de haine, plus particulièrement les propos de certains porte-voix de l’extrême droite américaine qui bénéficient du soutien de Donald Trump.

A l’inverse, les républicains accusent ces mêmes réseaux de « censurer » les militants de droite. La division partisane sur ce sujet s’est cristallisée, en août, autour du traitement réservé à Alex Jones ; les comptes de ce militant conspirationniste, soutenu par le président américain, ont tous été fermés en quelques semaines du fait de ses appels répétés au harcèlement – à l’exception de son compte Twitter, suspendu une seule semaine.

Malgré ce qui pourrait être considéré comme un gage de bonne volonté, et le fait que Donald Trump lui-même soit un utilisateur particulièrement actif de Twitter, son PDG, Jack Dorsey, aura droit à une deuxième audition mercredi. Elle se déroulera devant une commission de la Chambre des représentants, et son intitulé est clair : « Twitter, transparence et responsabilité ».

Lancée à l’initiative de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, cette audition a d’ores et déjà de faux airs de procès politique. La liste des sujets qui devraient être évoqués, figurant dans les documents préparatoires à l’audition (PDF), prévoit ainsi des questions sur ce que Twitter peut faire pour ne pas « entraver la liberté d’expression et le dialogue ouvert lorsque sont évoquées des opinions impopulaires chez ses employés ». Si Jack Dorsey a reconnu à plusieurs reprises qu’il vote démocrate, tout comme la plupart de ses employés, les élus républicains n’ont jusqu’ici apporté aucune preuve d’une « censure » à grande échelle des idées conservatrices.

Possibilité de sanctions

Plus généralement, les militants et élus républicains restent très suspicieux vis-à-vis de la Silicon Valley, qui vote massivement à gauche, et une partie des députés républicains considèrent que les différentes mesures de lutte contre la désinformation prises par les grands réseaux sociaux après les élections de 2016 relèvent de la censure politique.

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Lors de l’audition du PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, au printemps, après le scandale Cambridge Analytica, ce dernier a ainsi été pris dans un feu croisé de critiques républicaines et démocrates sur sa politique de modération – les premiers l’accusant de censure, les seconds d’inaction.

Si les critiques étaient déjà vives au printemps, les menaces restaient mesurées. Mais cet été, les républicains ont évoqué à plusieurs reprises la possibilité de sanctions. Donald Trump lui-même a menacé Google – sur Twitter – de « prendre des mesures », après s’être plaint d’un traitement défavorable de son action dans Google Actualité, là encore sans aucune preuve. Et plusieurs députés ont agité, au cours d’auditions, la menace d’un encadrement plus strict des réseaux sociaux, voire, dans certains cas… d’une nationalisation.

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