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Brice Lalonde : « Pas besoin d’être un ministre vert pour être un ministre écologiste »

Dans une tribune au « Monde », l’ancien ministre, conseiller spécial honoraire de l’ONU, encourage Nicolas Hulot à s’affranchir des « dogmes » du militantisme vert.

Publié le 10 août 2018 à 06h30, modifié le 10 août 2018 à 20h05 Temps de Lecture 4 min.

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Brice Lalonde à Rio de Janeiro, en 2011.

Tribune. Pas un jour sans qu’on nous assomme avec le départ de Nicolas Hulot, son isolement, ses états d’âme, ses difficultés, ses prétendus reniements. Qui entretient ces fables ? Ses pseudo-amis de l’extrême gauche ou des Verts. N’aimant pas qu’un écologiste siège dans un gouvernement qu’ils combattent, ils voudraient représenter l’écologie à sa place. « Ce gouvernement se moque de l’écologie, affirment-ils, et Hulot est un faire-valoir. » Bref, le ministre de la transition écologique et solidaire ne serait pas assez vert. Mais ceux qui ont mené l’écologie politique au désastre sont-ils les meilleurs juges ?

Que lui reprochent-ils ? Rien de bien argumenté, simplement un chapelet de sujets montés en épingle pour la démonstration. Par exemple, il n’a pas fait disparaître le glyphosate. Tout de même, obtenir que l’Europe s’en débarrasse en cinq ans, c’est un bon résultat : il fallait convaincre vingt-huit ministres de l’agriculture ! Mais les autres herbicides sont peut-être pires. En fin de compte, le glyphosate ne doit pas nous faire oublier que quelque 150 000 produits chimiques sont vendus en Europe, dont certains bien plus préoccupants. Nombre de leurs résidus sont présents dans les sols, l’eau, les tissus des êtres vivants. Cette réalité pourrait même motiver, à mon sens, une initiative d’ampleur, une sorte de GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] sur la pollution chimique de l’environnement.

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Allons plus loin. Est-ce qu’une formation politique française, ou étrangère, a conçu un programme de transition écologique auquel se référer pour évaluer l’action de Hulot ? En vérité, personne ne sait comment faire, ni par où commencer ni même comment imaginer la société écologique au bout de la transition. Ce n’était pas dans le programme d’Emmanuel Macron, ce n’est pas dans le calendrier de travail du gouvernement. A-t-on débattu de la croissance pendant la présidentielle, et de ses différentes variantes ? A-t-on trouvé le Graal du développement soutenable ou du progrès sans croissance ? Peut-on bâtir l’écologie dans un seul pays ? Il faudrait que Nicolas Hulot soit un véritable titan pour régler tout cela d’un coup de baguette magique.

Diminuer les émissions de gaz à effet de serre

S’en tenir fermement à leur trajectoire vers les horizons de l’économie circulaire, d’un climat préservé et d’espaces naturels intacts, ce sont déjà de grandes tâches auxquelles s’appliquent sans désemparer notre ministre et ses secrétaires d’Etat. Ces tâches ne peuvent pas être accomplies en une nuit. Elles pourraient par ailleurs être entravées si, parallèlement, des décisions sont prises par d’autres au détriment d’acquis antérieurs des politiques de l’environnement. A cet égard, le pillage actuel des agences de l’eau au profit du budget général de l’Etat, au moment où le dérèglement climatique impose de prévenir la violence des inondations, est un signal inquiétant. Mais nul n’en parle !

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