Ce n’est pas parce que Parcoursup est « une vraie réussite » que la nouvelle plate-forme ne mérite pas quelques « ajustements ». Ce n’est pas parce qu’analyser l’outil qui a succédé à APB (Admission post-bac) « sous un angle purement quantitatif est un contresens » qu’il ne faut pas en défendre le succès avec force chiffres.
Lors de sa conférence de presse de rentrée, mardi 25 septembre, sur le campus de l’université Paris-Sud, à Orsay (Essonne), la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, n’a rien cédé aux détracteurs de sa réforme, tout en annonçant plusieurs évolutions qui devraient rassurer les prochains candidats aux études.
L’ancienne présidente d’université a dressé un bilan très positif de cette première année de fonctionnement de Parcoursup, la plate-forme d’accès à l’enseignement supérieur issue de la loi orientation et réussite des étudiants, votée en mars. Malgré un été marqué par les critiques envers la lenteur de la nouvelle machine à affecter les candidats dans les formations, c’est toute une gamme de « progrès significatifs » par rapport à « Admission post bac » qu’a soulignée la ministre. Avec à l’appui un ensemble de chiffres et de statistiques choisis, alors que l’accès à l’ensemble des données reste pour l’instant impossible, pour les chercheurs comme pour les journalistes.
Changement de calendrier
Au total, ce sont plus de 2,4 millions de propositions qui ont été faites par Parcoursup à quelque 730 000 jeunes, sur les 812 000 inscrits sur la plate-forme. Parmi eux, 583 274 ont accepté une proposition, soit 27 000 de plus qu’en 2017.
Au terme de la procédure, vendredi 21 septembre, il restait 955 bacheliers, en majorité issus des filières technologiques et professionnelles, encore accompagnés par les commissions rectorales, faute d’avoir reçu et accepté une proposition sur Parcoursup. La ministre n’a pas précisé le nombre d’étudiants en réorientation en quête d’une place, ni celui des candidats considérés comme inactifs, ou encore le nombre final des candidats ayant quitté la procédure. Sur APB, ils étaient 3 729 bacheliers sans affectation au 25 septembre 2017.
« Le succès, c’est maintenant qu’il se joue, dans les amphis », a défendu Frédérique Vidal. Car Parcoursup n’est « qu’un outil » au service d’un projet politique et pédagogique dont l’objectif est de « favoriser la démocratisation » de la réussite des études supérieures, a insisté la ministre, plutôt que leur « massification », comme le faisait APB. Tout en soulignant que 145 000 parcours d’accompagnement « oui si », c’est-à-dire des filières de remise à niveau pour les profils jugés fragiles, ont été proposés dans les universités sur Parcoursup, sans que le ministère sache encore combien de candidats ont validé de telles propositions.
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