Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Cour suprême américaine : les républicains prêts à passer en force

La commission des affaires judiciaires a entendu jeudi Christine Blasey Ford, puis Brett Kavanaugh. Elle accuse le candidat de Trump à la haute juridiction, d’agression sexuelle.

Par  (Washington, correspondant)

Publié le 28 septembre 2018 à 06h42, modifié le 28 septembre 2018 à 11h16

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

Brett Kavanaugh prêtant serment au début de son audition devant la commission des affaires judiciaires, à Washington, le 27 septembre.

Le ciel sur Washington était gris jeudi 27 septembre, et il pleuvait. Une atmosphère lugubre qui convenait à une journée particulièrement pénible pour les institutions des Etats-Unis, prises au piège d’une furieuse mêlée à propos de la nomination d’un juge à la Cour suprême.

Des heures durant, la commission des affaires judiciaires du Sénat a entendu Christine Blasey Ford, puis Brett Kavanaugh. La première accuse le second, choisi par Donald Trump, d’une agression sexuelle remontant à leur adolescence, au cours d’une soirée arrosée. Le juge la nie catégoriquement, comme il a nié par la suite les accusations similaires avancées par deux autres femmes, remontant à la même époque.

Les deux auditions étaient particulièrement attendues, et elles ont été à la hauteur des attentes et des tensions que cette nomination à vie a alimentées, et qui déchire désormais l’Amérique. Si elle était confirmée par les sénateurs, Brett Kavanaugh remplacerait en effet un juge qui avait été nommé par un président républicain, mais capable, contrairement à lui, de se rapprocher des progressistes de la Cour suprême sur les questions de société.

Un climat dégradé aussi par la faute des deux partis qui se sont fait face jeudi, front contre front. Les démocrates étaient fragilisés par le fait qu’ils n’avaient pas révélé, à la demande de Christine Blasey Ford, les accusations dont ils avaient été saisis avant les premières auditions du juge, début septembre. Les républicains étaient prisonniers de leur volonté de confirmer Brett Kavanaugh à marche forcée, sans doute de peur de perdre le contrôle du Sénat à l’issue des élections de mi-mandat, le 6 novembre.

Christine Blasey Ford durant son audition devant la commission des affaires judiciaires, à Washington, le 27 septembre.

L’universitaire de 51 ans a été la première à s’avancer au-devant des sénateurs, en milieu de matinée. Son témoignage détaillé avait été communiqué en amont de la séance, mais ses paroles lui ont donné une impressionnante gravité. Volontaire, malgré de visibles accès d’émotion à l’évocation de l’agression qu’elle assure avoir subie, Christine Blasey Ford s’est ensuite livrée aux questions pointilleuses d’une procureure républicaine de l’Arizona, Rachel Mitchell. Les républicains siégeant à la commission étant tous des hommes, ces derniers avaient jugé plus tactique de s’effacer derrière une femme. Ils souhaitaient éviter un effet optique désastreux – ils ont finalement donné l’impression de se contenter d’un rôle d’observateurs presque indifférents.

Véhémente colère

La procureure s’était donné pour mission d’instiller le doute en mettant en évidence les oublis ou les imprécisions de Christine Blasey Ford. La procédure en vigueur reposant sur l’alternance des temps de parole, l’interrogatoire auquel elle s’est livrée a été constamment haché, perdant en efficacité. Les sénateurs démocrates, à l’opposé, ont obtenu de l’universitaire des réponses fortes, comme sa certitude « à 100 % » que Brett Kavanaugh était bien son agresseur, ou le souvenir entêtant de ses « rires bruyants » et de ceux de l’autre homme dont elle dénonce la présence, Mark Judge, dans la pièce de la maison où elle s’était retrouvée prise au piège : ils « s’amusaient à mes dépens ».

Il vous reste 62.35% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.