L’un des deux fondateurs du groupe de luxe LVMH, Alain Chevalier, est mort le 1er novembre, à l’âge de 87 ans, à Megève (Haute-Savoie). Dans un communiqué, l’Elysée a souligné qu’Alain Chevalier avait contribué « par sa vision et sa détermination à installer la France à la première place dans le domaine du luxe ». LVMH a salué pour sa part « la mémoire de ce grand industriel qui participa en 1987 à la fusion de Moët Hennessy et Louis Vuitton » et a, ensuite, « présidé LVMH jusqu’en 1989 ouvrant la voie à ce qui allait devenir le premier groupe de luxe au monde ».
Né le 16 août 1931 à Alger, Alain Chevalier fait ses études de droit et de sciences politiques avant d’intégrer l’ENA (promotion Vauban), d’où il sort en 1959, en même temps que Jacques Chirac. Une promotion envoyée la même année « en renfort administratif » à Alger pour mettre en place les réformes promises par le général de Gaulle. Jacques Chirac, Alain Chevalier et Pierre Gisserot sont les seuls à s’afficher ouvertement pro-Algérie française. D’abord auditeur à la Cour des comptes, Alain Chevalier occupe différents postes ministériels, à l’éducation nationale puis à l’industrie, à la direction des carburants, avant de se lancer dans le privé. Il admettra s’être ennuyé fermement comme secrétaire général chez Sacilor, dans la sidérurgie lorraine, entre 1964 et 1966.
Il refuse un poste de ministre
En 1970, une rencontre fortuite dans un dîner lui dessinera une carrière plus coruscante. Il suggère à son voisin de table Robert-Jean de Voguë, PDG de la célèbre maison de champagne Moët & Chandon, d’exporter bien davantage en s’alliant à d’autres marques de luxe. L’idée fait son chemin : un an après, Alain Chevalier est nommé directeur général de l’entreprise familiale et orchestre le mariage de Moët & Chandon avec le cognac Hennessy. En juin 1982, il devient PDG de l’entreprise à laquelle il a aussi amarré les parfums Dior et les produits de beauté Roc. Et tente, en vain, une diversification dans la rose aux Etats-Unis.
Passionné par l’Antiquité romaine, Alain Chevalier, père de quatre enfants, prend tant de plaisir à diriger une maison de luxe qu’il refusera, en 1986, à son vieux camarade Jacques Chirac, qui a rejoint l’hôtel de Matignon, le poste de ministre de l’industrie. Il avait d’ailleurs déjà décliné la présidence du Conseil national du patronat français en 1981, après en avoir occupé la vice-présidence.
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