Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Bombay, capitale économique et symbole du "rêve indien"

Ce n'est pas un hasard si le monument principal de Bombay, une arche construite par les Britanniques et donnant sur la mer, s'appelle la Porte de l'Inde : cette ville portuaire est la plus grande métropole indienne.

Par Julien Bouissou

Publié le 28 novembre 2008 à 14h06, modifié le 28 novembre 2008 à 18h59

Temps de Lecture 2 min.

Ce n'est pas un hasard si le monument principal de Bombay, une arche construite par les Britanniques et donnant sur la mer, s'appelle la Porte de l'Inde : cette ville portuaire est la plus grande métropole indienne. Surnommée la "New York de l'Inde", elle a toujours été à l'avant-garde du pays. Moteur de l'économie nationale, Bombay concentre 25 % de la production industrielle du pays et représente 70 % de ses transactions financières.

Capitale de l'Etat du Maharashtra, dans l'ouest de l'Inde, Bombay, avec 17 millions d'habitants, est la cinquième ville la plus peuplée du monde. Elle attire les migrants de l'ensemble du pays.

Toutes les communautés religieuses s'y côtoient : sikhs, musulmans, chrétiens, hindous ou parsis, une minorité zoroastre d'origine perse. Pour tous les Indiens qui grandissent en regardant les films de Bollywood, Bombay se confond avec un plateau de cinéma géant où tous les rêves peuvent devenir réalité.

Le revenu par habitant y est trois fois supérieur à la moyenne nationale (995 dollars par an et par habitant), mais les disparités y sont plus importantes qu'ailleurs. Récemment classée comme la 7e ville du monde hébergeant le plus grand nombre de milliardaires, elle abrite également le plus grand bidonville d'Asie, situé à Dharavi.

La réputation cosmopolite de la ville, habituée au mélange des cultures, a été ternie par de récentes émeutes, opposant les hindous aux musulmans, et les habitants originaires de la ville aux migrants venus des régions pauvres du nord de l'Inde. En 1996, la ville a été rebaptisée Mumbai - en référence à la déesse hindoue Mumbadevi - par le Shiv Sena, un parti extrémiste hindou qui a dirigé la capitale économique de l'Inde entre 1995 et 2004. Les noms des avenues, hérités de la colonisation, ont été remplacés par ceux des héros de la culture marathi. La ville a été à maintes reprises la cible d'attentats terroristes. En 2006, des bombes placées dans des trains de banlieue ont provoqué la mort de 200 habitants.

"TOUS MUMBAIKARS"

Par son ampleur et sa dimension spectaculaire, l'attaque qui vient de frapper Bombay reste toutefois sans précédent. L'Inde tout entière s'est sentie visée. "Nous sommes tous Mumbaikars", peut-on entendre aux quatre coins du pays, depuis mercredi soir.

Les hôtels de l'Oberoi et du Taj Mahal, la gare de Victoria Terminus sont des monuments familiers qui incarnent l'imaginaire de toute une nation. Bombay reflète les rêves de l'Inde. Voilà pourquoi l'attaque de mercredi n'a pas seulement touché le coeur économique du pays mais aussi sa fierté. "Bombay pourrait se réfugier dans sa carapace de peur, dresser des remparts et réagir avec méfiance, écrit le quotidien indien Indian Express dans son éditorial du vendredi 28 novembre, avant de conclure : mais nous voulons qu'elle se lève, redresse ses épaules et refuse d'abandonner sa liberté. Bombay va devoir à nouveau supporter le poids de nos rêves démesurés."

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.