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Prix littéraires : toujours aussi peu de femmes récompensées

Sur les onze prix littéraires majeurs de l’automne 2018, seuls deux ont récompensé des autrices.

Par  (mise à jour par Anne-Aël Durand et Maxime Vaudano)

Publié le 16 novembre 2018 à 12h51, modifié le 16 novembre 2018 à 15h31

Temps de Lecture 2 min.

Les femmes ne sont guère à l’honneur dans la cuvée 2018 des prix littéraires : comme l’an passé, seules deux autrices — Valérie Manteau pour Le Sillon (Le Tripode Attila) et Anna Hope pour La Salle de bal (Gallimard) — ont été récompensées cet automne, aux côtés de neuf hommes. L’étiage est très bas au regard de la moyenne des dernières années, beaucoup plus équilibrées.

La parité rarement atteinte, rarement dépassée

Les femmes ont été totalement absentes des palmarès à 45 reprises depuis 1903

Cette saison 2018 reflète bien davantage la domination historique des hommes sur les prix littéraires majeurs. Depuis le début de l’ère des prix, en 1903 (avec la création du prestigieux Goncourt), les autrices françaises n’ont reçu que 161 prix sur les 740 récompenses décernées.

Des lauréates très minoritaires

Qu’il s’agisse des prix les plus anciens ou des plus récents, les femmes sont toujours moins nombreuses que les hommes à être récompensées – à l’exception notable du prix des lectrices du magazine Elle, qui atteint 53 % de lauréates.

Suivent le Goncourt des lycéens (37 %), le Femina (36 %) et le prix France Inter (32 %). Le Goncourt reste historiquement un bastion masculin, avec seulement 10 % de femmes primées. De fait, ce dernier a attendu 1945 (au titre de 1944) pour récompenser une femme, Elsa Triolet avec Le premier accroc coûte 200 francs.

Le Goncourt n'a récompensé que 10 % de femmes depuis sa création en 1903

Nombre de lauréats des principaux prix littéraires français classés par sexe

Des inégalités qui persistent

Parfois anciens de plus d’un siècle, les grands prix littéraires français ont été créés à une époque où la sous-représentation des femmes ne se posait pas avec autant d’acuité. Pourtant, malgré une tradition de lauréates récompensées dès le début du XXe siècle et en dépit de l’apparition de nouvelles distinctions (Médicis en 1958, Goncourt des lycéens en 1988, Décembre — anciennement prix Novembre — en 1989 et Flore en 1994), la tendance reste la même.

Au cours des trente dernières années, il est même régulièrement arrivé que les femmes soient totalement absentes des palmarès (en 1986, 1994, 1995, 2003 et 2008).

Des jurys essentiellement masculins

Faut-il aller chercher les raisons de cette sous-représentation dans la composition des jurys ? Là encore, les femmes y sont peu nombreuses en 2018, à l’exception, une nouvelle fois, des jurys des prix Femina et Elle, composés exclusivement de femmes. Un choix assumé dès les origines : le prix a été créé pour répondre au Goncourt, dont les choix étaient jugés trop masculins.

La plupart des jurys sont composés en majorité d'hommes

Composition des jurys des principaux prix en 2018.

La composition du jury de l’Académie française n’est pas communiquée, tout comme celle du jury du Goncourt des lycéens, qui rassemble plusieurs milliers d’élèves.

Source : Livres Hebdo

La composition des jurys infléchit-elle les sélections finales des différents prix ? Il ne semble pas que ce soit le cas en 2018, puisque le jury du Femina n’a choisi que peu de femmes pour le dernier round, alors qu’un jury plus masculin comme le Flore avait retenu deux autrices et deux auteurs.

Les femmes plutôt minoritaires dans les sélections finales des jurys

Les jurys les moins féminins ont retenu moins d'écrivaines dans leurs sélections finales en 2018.
Source : Livres Hebdo
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