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Plastiques : le nettoyage du Pacifique à l’arrêt

La barrière flottante de 600 mètres de long mise à l’eau par le fondateur de l’ONG The Ocean Clean Up Boyan Slat a subi une grave avarie.

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Publié le 16 janvier 2019 à 06h38, modifié le 16 janvier 2019 à 06h38

Temps de Lecture 4 min.

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La barrière flottante de la fondation néerlandaise The Ocean Cleanup, le 10 mai 2017.

Le grand ménage de la masse de déchets du Pacifique nord, entre la côte californienne et Hawaï, est ajourné. Boyan Slat, l’entrepreneur néerlandais de 24 ans qui avait formé l’ambitieux projet d’en nettoyer « la moitié » en cinq ans, a révélé, fin décembre 2018, l’existence d’une avarie sur le dispositif qu’il a imaginé pour y parvenir.

Une section de 18 mètres et des cadres stabilisateurs situés à une extrémité de son invention – un pipeline flottant de 600 mètres de long – se sont désolidarisés, « probablement à cause d’une usure du matériel », a-t-il expliqué sur le site de son ONG, The Ocean Cleanup. Repêché et embarqué sur un navire de ravitaillement, son piège à déchets – équipé de lampes à énergie solaire, d’un système anticollision, de capteurs, de caméras et d’antennes satellites qui lui permettent de signaler en permanence sa position – est en route vers la ville portuaire d’Hilo, dans l’île d’Hawaï – un trajet de 1 300 kilomètres –, pour y être réparé et optimisé.

Cette barrière flottante, appelée System 001 ou Wilson, forme un « U » géant, avec une jupe immergée à 3 mètres de profondeur. Elle est censée se déplacer sous l’action du vent et des vagues pour capturer des déchets en plastique et autres objets (en bois par exemple) à la dérive dans le « Great Pacific Garbage Patch » (GPGP), plus communément connu sous le nom de « continent de plastique ».

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Cette étendue grande comme six fois la France concentre au moins 80 000 tonnes de déchets dont près de la moitié est composée de matériel de pêche en plastique. Wilson dirige les déchets piégés vers une plate-forme d’extraction alimentée par énergie solaire en vue de leur évacuation par bateau vers le plancher des vaches, toutes les six à huit semaines, afin qu’ils soient recyclés.

Concept à « repenser complètement »

Après une phase d’expérimentation en mer du Nord en 2017 pour vérifier la résistance aux intempéries de son invention, Boyan Slat l’a déployée pour un dernier test, mi-septembre 2018, au large de San Francisco, avant son remorquage dans le GPGP, où il se trouvait depuis la mi-octobre. Mais, dès novembre, elle s’est avérée trop lente pour agglomérer les déchets.

L’avarie ne surprend pas le Californien Charles Moore, 70 ans, fondateur de l’Algalita Marine Research Foundation, une association visant à préserver de la pollution la côte californienne. « Tous les matériaux en mouvement subissent un phénomène de durcissement, a expliqué au Monde celui qui a médiatisé l’existence du GPGP. Cela les rend sujets à la fissuration. Le fait que ce soit arrivé si rapidement à ce prototype n’augure rien de bon pour le concept. Ce dispositif est imparfait tant du point de vue de la réduction de la pollution plastique que de celui de l’ingénierie. »

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