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Energie : « L’industrie nucléaire est moribonde »

Stéphane Lhomme, militant antinucléaire, explique dans une tribune au « Monde » qu’il est devenu beaucoup plus rentable de fermer des centrales devenues obsolètes que de s’acharner à les prolonger.

Publié le 23 novembre 2018 à 15h17, modifié le 23 novembre 2018 à 15h53 Temps de Lecture 4 min.

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« Si l’industrie nucléaire est moribonde et en fin de vie, c’est parce que c’est une industrie du XXe siècle, un dinosaure qui s’est complexifié au fil du temps » (Photo : centrale nucléaire de Cattenom, Moselle).

Tribune. Alors que le gouvernement a le plus grand mal à élaborer sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), diverses voix s’élèvent pour promouvoir telle ou telle option, jusqu’à l’éditorial du cahier « Eco & Entreprise » du Monde du 17 octobre qui estime que « le nucléaire sera indispensable pendant de nombreuses décennies », afin que la France « respecte ses objectifs climatiques ».

C’est oublier que, il y a près de vingt ans, Anne Lauvergeon tenait exactement le même discours en mettant sur orbite Areva (issue de la fusion de Framatome et de la Cogema), annonçant la construction partout sur terre de centaines de réacteurs dans le cadre d’un prétendu « grand retour du nucléaire », ce dernier étant alors paré de toutes les vertus dont, avant tout, celle de pouvoir « sauver le climat ».

Mais ce « grand retour » n’est jamais venu, malgré les innombrables publicités qui ont inondé les médias pendant une bonne décennie, jusqu’à la ruineuse campagne baptisée « L’Epopée de l’énergie », diffusée sur tous les supports dans toute l’Europe et aux Etats-Unis, dotée de douze millions d’euros et… retirée en catastrophe, c’est bien le mot, en raison de l’accident nucléaire de Fukushima (11 mars 2011).

Une industrie moribonde

Aujourd’hui, les mêmes belles déclarations nous sont infligées par les tenants de l’atome, de toute évidence frappés de la plus grande amnésie, mais aussi par des personnes « raisonnables » et « réalistes » pour qui le nucléaire est un « mal nécessaire » dont nous ne pourrions nous passer.

La part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité est passée de 17,1 % en 2001 à 10 % à ce jour : ce n’est pas une baisse mais un véritable effondrement, lequel va se poursuivre

Or, cette industrie va s’arrêter bientôt, et ce ne sera ni de la « faute » des écologistes, ni du fait d’un quelconque courage politique : on ne peut d’ailleurs que s’amuser de voir le gouvernement Macron assurer que la centrale de Fessenheim sera fermée « avant la fin du quinquennat », exactement ce que promettait François Hollande cinq ans plus tôt.

Si la France doit se préparer à faire sans le nucléaire, c’est tout simplement parce que cette industrie est moribonde, et même mourante, tant sur le plan mondial que français. Notons déjà que la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité est passée de 17,1 % en 2001 à 10 % à ce jour : ce n’est pas une baisse mais un véritable effondrement, lequel va se poursuivre et même s’accélérer avec la fermeture inéluctable de dizaines de réacteurs.

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