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« Le lobby de la malbouffe tue »

Les conclusions du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’alimentation industrielle, présentées le 26 septembre à l’Assemblée nationale, sont sévères, explique Frédéric Joignot dans sa chronique.

Publié le 20 octobre 2018 à 09h00, modifié le 25 octobre 2018 à 10h58 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. « Ces attaques sont une caricature ! », s’est insurgé Richard Girardot, le président de l’Association nationale des industries alimentaires, le ­1er octobre, après la publication du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’alimentation industrielle présenté le 26 septembre à l’Assemblée nationale. Il faut dire que ses conclusions sont sévères : s’appuyant sur les nombreuses études qui établissent une corrélation nette entre la consommation régulière d’aliments « transformés et ultra-transformés » et les risques de cancer, de surpoids, d’obésité, de diabète, d’hypertension et de maladies cardio-vasculaires, le président de la ­commission parle d’une « mauvaise alimentation » qui « rend malade, voire tue ».

La commission d’enquête parlementaire préconise de passer, d’ici à 2025, de 338 à 48 additifs alimentaires (conservateurs, colorants, texturants…), de limiter la teneur en sel, en sucres et en gras des préparations, de surveiller les ­contaminants des emballages. Elle veut que les productions artisanales puissent afficher un label « fabriqué sur site » et que l’étiquetage Nutri-Score, qui informe les ­consommateurs sur la qualité nutritionnelle en classant chaque produit en cinq niveaux – A, B, C, D, E, du plus favorable au moins favorable –, soit rendu obligatoire pour tous les emballages des aliments « transformés ».

« Education alimentaire »

Sur le site américain Food Navigator, les industriels de l’alimentation protestent. Ils assurent qu’ils ont déjà fait des efforts significatifs pour baisser les teneurs en sel (de 20 %) et en sucres (de 30 %), et qu’il n’est « pas ­réaliste » de leur demander de réduire drastiquement les additifs douteux d’ici à 2025. Il leur faudra beaucoup plus de temps « pour adapter [leurs] recettes », se défendent-ils. Quant à l’étiquetage Nutri-Score, beaucoup le dénoncent comme « stigmatisant ».

Le 10 octobre, la nutritionniste américaine Marion Nestle a applaudi le rapport français sur son site Food Politics, se félicitant de sa proposition de rendre obligatoire « l’éducation alimentaire dès l’école maternelle ». Elle ­ironise : « Il n’est pas étonnant que les entreprises alimentaires françaises soient en colère. L’Assemblée ­nationale veut les tenir pour responsables. » Depuis trente ans, ­Marion Nestle est devenue la bête noire de l’industrie agroalimentaire ­américaine, qu’elle n’a cessé d’interpeller, combattant son lobbying incessant, alors que l’obésité est devenue un problème de santé majeur aux Etats-Unis.

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