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Responsable de l’UNEF voilée : Marlène Schiappa dit voir « une forme de promotion de l’islam politique »

La secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes a réagi à la polémique après qu’une étudiante est apparue avec un voile islamique dans un reportage de M6.

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Publié le 16 mai 2018 à 16h12, modifié le 16 mai 2018 à 16h35

Temps de Lecture 2 min.

La polémique prend une tournure politique. Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, a réagi au fait que la présidente de la section locale de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France, syndicat classé à gauche) à l’université Paris-IV était apparue coiffée d’un voile islamique.

Après avoir rappelé que « le voile n’est pas interdit à l’université » car « les femmes adultes ont le droit de porter le voile si c’est leur choix », Mme Schiappa a affirmé « comprendre qu’il y ait une forme d’interpellation car l’UNEF est censé être un syndicat étudiant progressiste, féministe alors que le voile, c’est la preuve de l’emprise de la religion ». Et de conclure : « J’y vois une forme de promotion de l’islam politique. »

Si elle n’est pas chargée de l’enseignement supérieur, Marlène Schiappa s’exprime régulièrement sur les questions de laïcité. Elle a ainsi coécrit avec Jérémie Peltier, directeur des études à la Fondation Jean-Jaurès, un livre intitulé Laïcité, point ! (Editions de l’Aube, 80 pages, 9,90 euros).

Débats houleux

La photo de Maryam Pougetoux est apparue ce week-end sur les réseaux sociaux, après la diffusion d’un reportage sur M6 où elle s’exprimait à propos du mouvement étudiant contre la réforme de l’accès à l’université. Très vite, certains militants promouvant une laïcité stricte, comme Laurent Bouvet, cofondateur du Printemps républicain, s’en sont emparés. Des débats houleux ont fleuri entre les défenseurs de la jeune militante et ses contempteurs.

De nombreux anciens militants de l’UNEF, comme le socialiste Julien Dray, ont exprimé leur incompréhension. « Qu’une adhérente du syndicat décide de porter le voile (…), je peux l’admettre, (…) mais qu’elle devienne porte-parole, cela n’est pas possible », a notamment écrit sur Facebook le conseiller régional socialiste d’Ile-de-France.

L’UNEF a très vite pris la défense de Mme Pougetoux. Sa présidente, Lilâ Le Bas, a ainsi déclaré sur Twitter : « Tout mon soutien à Maryam militante syndicaliste de l’UNEF qui milite au quotidien pour défendre les droits des étudiant•e•s et qui subit des insultes racistes et islamophobes ! A vomir ! »

Une mue sur la question de la laïcité

Le syndicat d’étudiants a opéré, depuis quelques années, une véritable mue sur la question de la laïcité. Ainsi, en 2013, l’UNEF se positionnait contre le voile à l’université. Dans un communiqué concernant le rapport du Haut Conseil à l’intégration, l’organisation s’inquiétait alors « que la principale proposition qui ressort dans le débat public concerne le port du voile à l’université » et affirmait qu’elle « [militait] contre cette pratique qui enferme les femmes dans une situation de soumission par rapport aux hommes ». Ce communiqué a, depuis, été effacé du site de l’UNEF.

Plus récemment, une salle de prière a même été ouverte en 2015, lors d’un Collectif national (CN, parlement du syndicat) à la demande de quelques militants musulmans, comme une enquête du Monde le révélait en octobre 2017. Un épisode qui ne se répétera pas.

Cette conception de la laïcité, plus proche du modèle anglo-saxon, ne crée pas de débat en interne. « Nous sommes clairs sur ce que l’on dit, comment on l’applique et comment on la défend dans les universités », affirmait, en septembre 2017, Lilâ Le Bas. Le clivage se situe avec les ex-dirigeants du syndicat qui voient leur ancienne maison leur échapper et prendre un virage qu’ils estiment regrettable. Il faut dire que l’UNEF a, depuis plusieurs années, coupé le cordon qui la reliait aux partis politiques et à leurs différents courants. Le corollaire de cette indépendance est qu’il n’y a plus la structuration par des « parrains », qui donnaient la ligne à suivre et pouvaient corriger quelques errements ou positions trop radicales.

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