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Mort de Josette Audin, qui a consacré sa vie à faire la lumière sur la disparition de son mari

Militante communiste et anticolonialiste, elle s’est battue pendant des décennies pour faire reconnaître la responsabilité de l’Etat français dans la mort de Maurice Audin pendant la guerre d’Algérie.

Le Monde avec AFP

Publié le 03 février 2019 à 18h24, modifié le 04 février 2019 à 06h37

Temps de Lecture 2 min.

Josette Audin a passé sa vie à se battre pour faire reconnaître la responsabilité de l’Etat français dans la mort de son mari, Maurice Audin.

« Une grande dame s’est éteinte ». C’est ainsi que le quotidien L’Humanité a annoncé la disparition de la militante communiste Josette Audin dimanche 3 février. Celle qui a consacré plus de soixante ans de sa vie à faire reconnaître à l’Etat français son rôle dans la mort de son mari, Maurice Audin, en 1957, pendant la guerre d’Algérie, est morte samedi 2 février à l’âge de 87 ans.

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Tony Di Martino, le maire de la ville de Bagnolet (Seine-Saint-Denis), commune dans laquelle résidait Josette Audin, a fait part de son « émotion » sur Facebook lorsqu’il a appris la mort de cette « figure marquante ». Il a salué « sa détermination à faire toute la lumière sur les circonstances du décès de son époux, [qui] a forcé le respect de chacun ».

Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Fabien Roussel, a salué sur Twitter une « vie pour la vérité et pour la mémoire de son mari ». Cédric Villani, député de l’Essonne La République en marche (LRM) et proche de la famille Audin, a rendu hommage à une femme « forte de soixante ans de combat pour la vérité, inspiration pour une vie entière ».

Le « pardon » d’Emmanuel Macron

Après plusieurs mois de réflexion, Emmanuel Macron s’était rendu le 13 septembre 2018 chez Josette Audin, à Bagnolet, pour lui demander « pardon » en lui remettant une déclaration reconnaissant que son mari était mort sous la torture du fait d’un « système légalement institué » par l’ancienne puissance coloniale française en Algérie. Ce mathématicien communiste, militant pour l’indépendance de l’Algérie, avait été arrêté le 11 juin 1957 en pleine bataille d’Alger, puis torturé par l’armée française, avant de disparaître sans laisser de traces.

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« Le président de la République a (…) décidé qu’il était temps que la nation accomplisse un travail de vérité sur ce sujet », avait alors annoncé l’Elysée. Le chef de l’Etat reconnaissait, au nom de la République française, que Maurice Audin avait été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires qui l’avaient arrêté à son domicile.

« C’est à moi de vous demander pardon, donc vous ne me dites rien. On restaure un peu de ce qui devait être fait », avait dit le chef de l’Etat à Josette Audin lorsque celle-ci avait voulu le remercier pour cette déclaration levant un tabou officiel. Une place Maurice-Audin avait été inaugurée le lendemain, lors de la Fête de L’Humanité, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), en présence de Josette Audin. « Je remercie ceux qui ont continué [la recherche de la vérité]. Je suis reconnaissante de cette journée », avait-elle alors déclaré.

Le Monde avec AFP

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