C’est Jean-Pierre Chevènement qui a annoncé, avec « une peine immense », le décès, jeudi 31 janvier, de Georges Sarre, à l’âge de 83 ans, ce « compagnon de combat » avec lequel il avait fondé, en 1993, le Mouvement des citoyens (MDC). Ancien secrétaire d’Etat de François Mitterrand, ancien député, ancien maire du XIe arrondissement de Paris, Georges Sarre a d’abord été un militant. Né le 26 novembre 1935 à Chénérailles (Creuse), commune dont son père, fonctionnaire, sera le maire socialiste pendant vingt ans, il est issu d’une famille d’instituteurs. Il épousera, en 1964, une institutrice, Jacqueline Lesage, dont il aura deux enfants.
En 1955, à l’âge de 20 ans, après des études secondaires dans un lycée de Guéret, il entre aux PTT. En 1958, il fait son service militaire en Algérie. A son retour, au début des années 1960, Georges Sarre réussit le concours d’inspecteur, pour lequel il a dû apprendre par cœur 3 000 noms de rue. Nommé au centre de tri postal Paris-Brune, il encadre des agents trieurs. Et fait ses premières armes de militant.
Syndiqué à Force ouvrière, il adhère à la SFIO en 1964. Le jour de son adhésion, il rencontre, « par hasard », M. Chevènement. C’est le début d’une amitié qui ne se démentira pas. Cette même année, il crée l’Association des postiers socialistes. En mai 1968, il est l’un des principaux animateurs du comité de grève de Paris-Brune.
Conseiller de Paris de 1971 à 2014
En 1966, Georges Sarre participe, avec M. Chevènement, à la création du Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste (Ceres). L’aile gauche de la SFIO conquiert la fédération de Paris, en 1969, et le postier de Paris-Brune en devient le premier secrétaire, jusqu’en 1971. Au congrès d’Epinay, en juin 1971, le Ceres donne les clés du Parti socialiste à François Mitterrand, en lui permettant d’avoir une majorité. Au PS, il est secrétaire national chargé du secteur entreprises et de l’organisation. En 1971, Georges Sarre est élu conseiller de Paris, mandat qu’il exercera, en changeant d’étiquette, jusqu’en 2014.
Aux élections municipales de 1977, Georges Sarre est choisi comme tête de liste du PS pour mener le combat contre Jacques Chirac. Le président du RPR n’hésite pas à l’accuser de vouloir « faire de l’Hôtel de ville une structure révolutionnaire d’assaut contre le pouvoir ». Une charge qui ne l’empêchera pas, en 1981, de favoriser le rapprochement entre Jacques Chirac et François Mitterrand. Fidèle en amitié, affable, celui que certains de ses camarades qualifient de « clown triste » est d’abord un militant de terrain. L’ancien postier met les mains dans le cambouis. Il va sur les marchés, visite les associations et les entreprises, entre chez les commerçants et chez les artistes. Au Nouvel An, il réunit ses amis au cirque Bouglione.
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