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Benyamin Nétanyahou effectue une visite rarissime au sultanat d’Oman

Malgré l’absence de relations diplomatiques connues entre les deux pays, le premier ministre israélien est revenu vendredi d’une rencontre avec le sultan Qabous Ben Saïd.

Par  (Jérusalem, correspondant) et  (Beyrouth, correspondant)

Publié le 26 octobre 2018 à 16h29, modifié le 27 octobre 2018 à 09h49

Temps de Lecture 2 min.

La visite ne figurait pas à l’agenda du premier ministre israélien, mais elle a été rapidement médiatisée par ses services. Benyamin Nétanyahou est revenu, vendredi 26 septembre, d’un déplacement dans le sultanat d’Oman, qui n’a pas de relations diplomatiques formelles avec l’Etat hébreu. Le chef du gouvernement a rencontré le sultan Qabous Ben Saïd. Il était accompagné par le directeur du Mossad, Yossi Cohen, et par son conseiller pour la sécurité nationale, Meir Ben-Shabbat.

Selon un communiqué, les deux dirigeants ont discuté des « façons d’avancer le processus de paix au Moyen-Orient et de plusieurs autres sujets d’intérêt commun concernant la paix et la stabilité au Moyen-Orient ». Derrière ces formules vagues, deux dossiers sont prioritaires. Le premier est l’Iran, alors que Washington s’apprête à adopter, le 4 novembre, de nouvelles sanctions économiques contre Téhéran.

Au pouvoir depuis plus de quarante ans, le sultan Qabous a développé une politique étrangère autonome. Il se méfie de la rhétorique antichiite des dirigeants saoudiens et a toujours maintenu une équidistance entre Washington et Téhéran. Oman est aussi resté à l’écart du blocus diplomatique et économique que l’Arabie saoudite et ses alliés émiratis et bahreïnis ont infligé au Qatar, qu’ils accusent de collusion avec l’Iran et les Frères musulmans.

Le second sujet est le plan de paix de Donald Trump – déjà reporté à de multiples reprises – pour un règlement du conflit israélo-palestinien. Le président palestinien Mahmoud Abbas a précédé M. Nétanyahou de quatre jours à Oman. Le sultanat soutient de façon constante la solution à deux Etats, sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale partagée.

« Un grand espoir »

La rencontre entre M. Nétanyahou et le sultan est la plus importante entre les deux Etats depuis 1996. Le premier ministre Shimon Peres s’était rendu alors à Oman deux ans après la visite de son prédécesseur, Yitzhak Rabin, en novembre 1994. Les deux pays avaient décidé d’ouvrir des représentations commerciales de part et d’autre. Elles ont été fermées lorsqu’a éclaté la seconde Intifada en 2000. C’est aussi en 1996 qu’avait ouvert à Mascate le Middle East Desalination Research Center, qui continue à faire travailler ensemble des experts israéliens et arabes de la désalinisation

Le plus spectaculaire, dans cette visite surprise, est la volonté d’Oman de la rendre publique, alors qu’aucun processus politique n’existe entre Israéliens et Palestiniens. C’est une façon de revendiquer un rapprochement alors que la plupart des contacts entre Israël et les pays arabes sont confidentiels. Seules l’Egypte et la Jordanie ont signé des traités de paix avec l’Etat hébreu.

Ce rapprochement avec les pays arabes représente une orientation majeure de la politique étrangère de Benyamin Nétanyahou. « Le danger que pose l’Iran a eu un avantage, celui de rapprocher Israël et les pays arabes comme jamais auparavant, a-t-il dit le 4 octobre. Et je pense que cette nouvelle relation est un grand espoir pour l’avenir car elle ouvre la voie à la paix. »

Au cœur de ce rapprochement figure l’axe Washington-Riyad-Tel-Aviv, focalisé sur l’Iran et ses ambitions régionales. La sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire a été une borne importante dans la stratégie commune. Mais cet axe est secoué par les répliques de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Depuis que l’affaire a éclaté, aucun officiel israélien n’a émis le moindre commentaire ou critique à l’égard de Riyad. Les enjeux régionaux et sécuritaires sont tels pour l’Etat hébreu qu’ils valent un silence sur cet épisode.

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